Villarceaux Écrin vert et patrimonial de 70 hectares, le domaine régional de Villarceaux est niché au cœur du Parc naturel du Vexin français, dans le Val-d’Oise. Classés monument historique et « Jardin remarquable », son château, son manoir, son orangerie, ses jardins et même ses étangs en font le lieu parfait pour une parenthèse bucolique, en famille ou entre amis. Dans le cadre du Festival Paris l’été, soutenu par la Région Île-de-France, s’y sont tenues les Balades extraordinaires, le dimanche 27 juillet. J’ai testé pour vous !
Le ciel est en demi-teinte, une petite bruine me rafraîchit. Cirés et imperméables sont de la partie pour les plus prévoyants. Artistes et promeneurs restent optimistes, à raison !
L’équipe du domaine prête des chaises pliantes pour rendre la promenade accessible. Préventeur le week-end et médiateur culturel la semaine, Yannick me livre des anecdotes sur le domaine, en parfait ambassadeur de Villarceaux : « C’était une demeure de chasse pour le roi et les nobles. Ils mettaient une journée entière à venir en calèche ! »
Aujourd’hui, depuis Paris, c’est à environ 1h15 en voiture. Depuis plus de 30 ans, la Région assure la restauration, l’entretien et la programmation artistique de cette propriété qui défendait le royaume de France face à la Normandie voisine, au XVe siècle.
Éveiller son âme de mélomane
J’arpente avec le groupe les sentiers du domaine qui révèlent une végétation luxuriante. Balades extraordinaires, c’est à la fois un pas vers l’inattendu et un moment propice à l’apaisement et à la méditation. Je me découvre une âme de mélomane en écoutant du chant traditionnel iranien, revisité sur des airs de jazz et de flamenco, en passant par des morceaux joués à la flûte ou à la nyckelharpa, un instrument à cordes venu des pays du Nord.
« C’est une invitation à un voyage dans le temps, un retour aux sources pour redécouvrir les merveilles du monde », détaille Blaise Merlin, concepteur et directeur artistique des Balades extraordinaires.
Au détour du sentier, une mélodie s’élève. Des sons qui rappellent les bruissements de la nature, mais produits par… des tuyaux en PVC.
Nicolas Bras souffle dans son étrange instrument. Comme moi, les « promeneurs extraordinaires » sont surpris. Ils viennent tâter et observer cet insolite objet sonore, à la fin de la démonstration. L’instrumentiste me confie que c’est un « énième prototype d’un écosystème plus vaste ». Il passe des « milliers d’heures » à concevoir des instruments « à partir d’objets récupérés », une démarche en phase avec les enjeux d’une nature à préserver.
Entre deux haltes, on aperçoit la « Maison des enfants », une cabane version royale du XIXe siècle. Plus loin, se tient le vertugadin. Le lieu doit son nom à sa forme arrondie, comme l’armature que les femmes portaient autrefois autour des hanches pour faire bouffer leur jupe. C’est une succession de talus engazonnés offrant une jolie perspective du domaine. La vue plonge sur le grand étang. Le clou du spectacle (ou presque).
Être au contact de la nature
Le dernier arrêt traduit tout de l’esprit des Balades extraordinaires. Un cacatoès, baptisé Lili-Plume, attire tous les regards. Bavard, l’oiseau ponctue le chant des deux artistes qui veillent sur lui par des cris. Nous chuchotons tous pour ne pas l’effrayer.
Le perroquet se laisse approcher. Le pari d’une scène de spectacle, en pleine nature, sans fioritures ni technique et au contact du vivant surprend par son audace. C’est même une réussite ! Ici, pas de distance, comme dans une salle de spectacle classique. La « scène » est nourrie par le dialogue entre les artistes et le public, qui oscille entre émerveillement, surprise, éclats de rire, écoute attentive et même des paroles fredonnées en chœur à l’invitation des artistes eux-mêmes.
Blaise Merlin révèle s’être mis « dans la peau d’un enfant » pour concevoir les balades. « Je voulais proposer une approche géopoétique, loin des formats dominants de spectacles. J’ai trouvé des merveilles cachées », me confie-t-il à propos des artistes. Le directeur artistique apprécie le « côté intemporel et la nature magnifique » du domaine.
« À travers le festival, nous voulons faire connaître des lieux moins connus d’Île-de-France et conquérir d’autres publics, comme celui des familles », précise Marie Lenoir, co-directrice du Festival Paris l’été.
Des souvenirs… extraordinaires !
Les promeneurs sont âgés de 4 mois à 80 ans. Les retours sont dithyrambiques. « Bébé a aimé », confirme une mère de famille. « C’était génial ! », abonde Christine, enjouée. Nathalie quant à elle est ravie de « découvrir le domaine de Villarceaux, [qu’elle] trouve très beau ». Venues respectivement de Bagnolet et de Noisy-le-Grand, les deux femmes assurent que cette première fois au domaine ne sera pas la dernière.
Et je partage tout à fait leur avis !
L'été se poursuit à Villarceaux !
- Le 9 août 2025 : samedi à la campagne (pique-nique, théâtre participatif et bal populaire avec orchestre)
- Les 23 et 30 août 2025 : initiation à l’apiculture
- Le 29 août 2025 : nuit de la chauve-souris
Et des activités, visites guidées, baptêmes de l'air en montgolfière, promenades, Escape Game ou journée dans le Potager conservatoire tous les jours...
Retrouvez le programme complet du Domaine de Villarceaux jusqu'en novembre 2025.