cyberviolences Bénéficiaire de l'aide régionale Innov'up, SafeBear tire parti de l'IA et de la cryptographie pour répondre à un fléau moderne : les cyberviolences. À l’occasion du salon Viva Technology 2025 où la start-up est exposante sur le Pavillon Île-de-France, Lyess Meddahi, directeur de la stratégie, revient sur les ambitions d’un outil pensé pour rendre le pouvoir aux victimes.
Marie, créatrice de contenu fictive, à la tête d’une chaîne YouTube et d’un compte Instagram, se rend au commissariat pour porter plainte : elle est cyberharcelée depuis plusieurs semaines. Insultes, menaces, déferlement de haine... Face à l’agent, elle sort son téléphone.
« La violence numérique, on la considère comme un dommage secondaire, presque normal ».
Lyess Meddahi directeur stratégie chez Safebear
En quelques clics sur l’application SafeBear, un dossier de preuves certifiées, horodatées et automatiquement récoltées depuis un mois est transféré à l’officier de police judiciaire. Pour 4 euros par mois, SafeBear se connecte aux réseaux sociaux de ses utilisateurs, identifie les contenus à risque et construit un dossier de preuves fiable, transmissible aux autorités, aux établissements ou aux plateformes.
41 %
des Français auraient vécu au moins une situation de cyberviolence au cours de leur vie (Ipsos)
1 sur 5
collégien français est victime de cyberharcèlement en 2022 (Cnil)
54
condamnations pour cyberharcèlement en 2021 (ministère de la Justice)
Safebear : un outil au service des victimes
SafeBear ne cherche pas à impressionner, mais à agir. « Notre but n’est pas d’être un tiers de confiance, mais de donner aux victimes les outils pour devenir actrices de leur propre protection », insiste Lyess Meddahi, directeur de la stratégie de la start-up.
L’équipe de SafeBear est immergée dans le milieu du gaming, des médias et de la tech. Elle a constaté par elle-même l’absence de moyens pour se défendre. « Les magistrats exigent des preuves irréfutables. Une capture d’écran ou un témoignage, c’est insuffisant. »
Aujourd’hui, l’application propose une chaîne complète de prise en charge : identification du contenu, certification, archivage sécurisé et transmission.
La technologie repose sur une combinaison de cryptographie (pour la traçabilité) et d’intelligence artificielle (pour la détection et l’analyse des contenus violents). Le tout, dans un format ultra-intuitif, adapté à la quasi-totalité des réseaux sociaux, y compris dans le monde professionnel. « Même sur les messageries collaboratives comme Slack ou Teams, il se passe des choses graves, souvent invisibles pour les ressources humaines », tient à préciser Lyess Meddahi.
Avec le soutien de la Région Île-de-France, une technologie pour changer la donne
Lauréate du programme Innov’up porté par la Région Île-de-France, SafeBear a pu tester, améliorer et déployer sa solution à l’échelle locale. 2 brevets ont été déposés et un statut #TechForChange obtenu. Plus de 110 investisseurs privés ont rejoint le projet. « Aujourd’hui, on a sans doute la meilleure base de données au monde pour identifier ce qui relève des cyberviolences », affirme Lyess Meddahi. Sur les derniers tests, 98% des signalements détectés par l’intelligence artificielle SafeBear s’avéraient être du harcèlement caractérisé.
Au salon Viva Technology 2025, SafeBear doit présenter ses prochaines étapes : validation juridique des dossiers de plaintes générés, expansion européenne et internationale, et bilan d’une expérimentation à grande échelle dans des lycées français. Un combat de société… mené en partie par les acteurs de la tech.
En vidéo : présentation de Safebear
Innov’up, l’accélérateur régional des innovations franciliennes
La Région Île-de-France et Bpifrance soutiennent les entreprises innovantes à chaque étape de leur projet, de la faisabilité au déploiement.
Subventions, avances remboursables, accompagnement : le dispositif Innov’up cible les initiatives à fort impact, comme SafeBear, en phase avec les priorités stratégiques régionales.
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