lycées Depuis 5 ans, la Région Île-de-France donne plus d’autonomie aux lycées à travers le Budget d’autonomie éducative francilien. À Herblay (95) comme à Gagny (93), cette opportunité budgétaire a permis de donner vie à des projets éducatifs ancrés dans le réel. Ces 2 projets novateurs font évoluer leurs pratiques et renforcent l’engagement des élèves. En toute liberté.
Mis en place par la Région Île-de-France en 2019, et maintenu en cette rentrée scolaire 2025, le Budget d’autonomie éducative francilien (BAEF) permet à chaque lycée francilien de disposer d’une enveloppe allant jusqu’à 10 000 euros par an. En 2024, 434 lycées publics, sur les 470 de la Région, ont bénéficié du BAEF. Objectif : financer des projets éducatifs sur-mesure, portés directement par les équipes des lycées. Citoyenneté, prévention, orientation, santé, culture, égalité filles-garçons… Autant de thématiques que les enseignants peuvent explorer. Le BAEF encourage la créativité pour ancrer les pratiques éducatives dans le réel.
À Gagny (93), des lycéens vendent du chocolat pour apprendre à convaincre
Au lycée Jean-Baptiste-Clément de Gagny (93), les élèves de bac pro MCV (métiers du commerce et de la vente) deviennent des commerciaux, le temps d’un projet. Encadrés par leurs professeures Stéphanie Caro et Sarra Bahri, ils créent une mini-entreprise en partenariat avec la boutique Jeff de Bruges de Neuilly-sur-Marne (93). Objectif : tout apprendre de la prospection commerciale, de la création de flyers à la négociation client.
Deux fois par an, les élèves partent en tenue professionnelle, avec leur argumentaire en tête et leur catalogue sous le bras. Quand un client leur donne 100 euros sur simple bon de commande, ils découvrent qu’on peut leur faire confiance. Ils apprennent plus que les ficelles de la prospection.
Stéphanie Caro professeure de vente
Chaque étape du projet est rythmée par les codes de l’entreprise : logo, contrat de travail symbolique, fichiers clients, plans de tournée. « On applique le référentiel du bac pro en conditions réelles. Et ça fonctionne : les élèves prennent confiance, développent des compétences et se responsabilisent », ajoute Sarra Bahri, enseignante. Chaque année , plus de 24 élèves participent au projet « Choc’olala ».
Au lycée Jean-Baptiste Clément, l’installation deux fois par an du stand de chocolats est désormais devenue un incontournable du calendrier scolaire. Surtout, le projet fait des émules : chaque année, de nouvelles classes de l’établissement font appel au BAEF pour porter des projets de mise en pratique des actions éducatives.
À Herblay (95), la laïcité se vit dans les couloirs du lycée
Au lycée Montesquieu d’Herblay (95), le professeur d’histoire-géographie Olivier Dalmont a lancé un Prix de la Laïcité et des valeurs de la République, ouvert à tous les élèves. Ce projet éducatif est devenu un temps fort de l’année scolaire.
Ce prix donne du sens à ce que nous transmettons toute l’année aux élèves avec l’équipe pédagogique et la proviseure du lycée, Mme Djamila Soufi. Les élèves comprennent que les lois protègent les citoyens et qu’ils sont partie prenante de la citoyenneté.
Olivier Dalmont professeur d’histoire-géographie
Chaque édition s’articule autour d’un thème – « Laïcité et égalité », « Laïcité et fraternité », etc. – et donne lieu à la création d’affiches, dessins, poèmes ou photographies. Une cérémonie récompense les meilleures productions, ainsi qu’un diplôme délivré par le lycée et quelques récompenses financées par le BAEF, comme des exemplaires de la Constitution, ou des précis juridiques sur la question afin de susciter des vocations. Les travaux des élèves habillent ainsi le hall dans lequel ils déambulent chaque jour.
Le Prix de la Laïcité et des valeurs de la République suscite un engouement croissant des élèves depuis sa création :
- 10 travaux soumis en 2023-2024
- 35 travaux soumis en 2024-2025
Une opportunité budgétaire et administrative précieuse
Pour ces 2 établissements, le BAEF a été un véritable accélérateur éducatif. L’accessibilité simplifiée de ce financement régional par rapport aux dossiers de subventions et la gestion directe des demandes par les équipes en font un levier puissant d’attractivité pour les enseignants, les établissements et les élèves.
Grâce au BAEF, on a peu de paperasse, plus d’élèves impliqués. Et on voit de nouveaux projets émerger partout dans l’établissement.
Sarra Bahri professeure de vente
Le Budget d'autonomie éducative de la Région Île-de-France en chiffres
- 5 ans d’activité
- 10 000 euros par an pour les lycées publics et 2 000 euros pour les lycées privés
- 11 213 projets financés au sein des lycées publics en 5 ans
- 1,6 million élèves du public ont bénéficié d’un projet financé par le BAEF depuis 5 ans