patrimoine vivant Créés à Paris en 1880, les établissements Maleville font vivre un savoir-faire séculaire dans les métiers du bois. Spécialisée dans l’ébénisterie et la menuiserie d’art, l’entreprise récemment installée dans les ateliers Christofle de Saint-Denis poursuit sa modernisation avec le soutien de la Région.
Inscrits dans la plus pure tradition des métiers d’art à la française, les établissement Maleville font figure de référence dans le travail du bois et de la décoration d’intérieur. Spécialisés dans la menuiserie et l’ébénisterie d’art, ils œuvrent dans le monde entier et sont depuis leur création associés à la rénovation de bâtiments historiques tels que le Louvre ou encore l’Hôtel des Invalides.
Soutenus par la Région à hauteur de 500 000 euros dans le cadre du programme PM’up, ils ont pu acquérir de nouvelles machines-outils pour moderniser leur activité et poursuivre leur croissance.
Un pan de l’histoire artisanale francilienne
C’est dans le 7e arrondissement de Paris que les établissements Maleville ont vu le jour en 1880, en plein cœur de la Révolution industrielle. Au fil des décennies, l’entreprise a peu à peu évolué de la restauration de meubles vers la menuiserie d’agencement. Elle travaille aujourd’hui principalement pour des architectes et décorateurs d’intérieur dans le résidentiel d’exception, mais également dans la cadre de la restauration de monuments historiques, comme nous l’explique Victor Gazzola, directeur général de l’entreprise qui a déménagé à Saint-Denis (93) en 2023 : « Nous réalisons tout ce qui est agencement et ameublement d’intérieur. Nous intégrons dans nos boiseries différents matériaux comme des métaux, du cuir, de la miroiterie. »
L’entreprise, qui compte une soixantaine de salariés, est organisée en 3 départements que nous présente Victor Gazzola : « Nous avons un bureau d’étude avec des dessinateurs-concepteurs et des chefs de projets, un atelier de fabrication avec des ébénistes, des menuisiers, des sculpteurs et des vernisseurs, et enfin nous avons le département des chantiers qui installe nos ouvrages un peu partout dans le monde. »
Et en termes de savoir-faire, les établissements Maleville sont habitués aux canons de l’excellence : « Nous avons une approche artisanale dans notre savoir-faire. Nous défendons les valeurs du métier en accompagnant nos clients de A à Z de la conception des plans à l’agencement final. Nous avons beaucoup de références emblématiques sur des monuments historiques tels que le Louvre, les Invalides, le château de Fontainebleau ou encore le Palais Royal. Nous avons également fait beaucoup de restaurations dans de grands hôtels particuliers. »
Des professionnels tournés vers la transmission d'un savoir-faire d’exception
Pour faire perdurer le niveau d’excellence requis pour mener à bien de tels chantiers, Maleville s’appuie sur une équipe de professionnels du bois au savoir-faire rare et représentatif de l’artisanat français.
Victor Gazzola nous en dit plus sur cette exigence de qualification : « La qualité que nous garantissons demande la maîtrise de savoir-faire ancestraux. Pour cela, nos 60 collaborateurs sont autant de personnes qui peuvent transmettre cette technicité. C’est cette transmission qui permet au métier de perdurer. Nous avons par ailleurs beaucoup de mal à recruter car nous avons besoin d’une main d’œuvre qualifiée qui ne peut être obtenue que sur le temps long, c’est-à-dire pas moins de 10 ans. Les jeunes qui entrent dans ces métiers doivent avoir une véritable soif d’apprendre, une culture de la patience et de l’effort. De notre côté, nous considérons que c’est notre mission. Nous sommes une entreprise avec 150 ans d’histoire. Il y a eu tant d'hommes et de femmes qui nous ont précédés que notre seul but est de faire perdurer l’entreprise et son savoir-faire. »
S’équiper pour continuer de croître
Pour poursuivre leur croissance, les établissements Maleville ont quitté Paris et leur locaux historiques pour s’installer dans un bâtiment de 3 000 m² au cœur des célèbres ateliers dionysiens de l’orfèvrerie Christofle.
Afin d’améliorer leur productivité, ils ont également misé sur de nouvelles machines-outils.
Soutenue à hauteur de 500 000 euros par la Région dans le cadre du programme PM’up pour ces acquisitions, Maleville mise sur l’automatisation de certaines tâches bien précises : « Grâce à l’aide de la Région, nous avons pu investir dans de nouvelles machines plus efficaces. La technologie est toujours au service du savoir-faire. Ainsi, toutes les tâches qui ne sont pas à valeur ajoutée sont concentrées sur ces outils pour que le geste de l’homme puisse être centré sur les opérations qui font l’excellence de nos réalisations. De ce fait, les gains de temps sont énormes sur les tâches répétitives. »
Grâce à ces investissements, les établissements Maleville ont vu leur productivité s'accroître significativement et pourront ainsi pérenniser encore longtemps leur savoir-faire devenu rare. En effet, en France seules une dizaine d’entreprises perdure dans ce secteur de la menuiserie haut-de-gamme.
