savoir-faire professionnels Près de 70 jeunes étudiants, apprentis ou salariés, ont participé à un week-end de préparation physique et mentale en vue des Worldskills, le championnat du monde des métiers. Vainqueurs des sélections franciliennes, ils affronteront les autres délégations régionales à Marseille, en octobre 2025, pour briguer une place en équipe de France.
« J’ai envie de tout donner, forcément ! », s’enthousiasme Justine Rivière, presque 20 ans. Et elle n’est pas la seule puisqu’ils sont 67 à partager cet état d’esprit, tous vainqueurs des sélections franciliennes des 48es trophées Worldskills.
Et pour se préparer au mieux à la compétition nationale qui se tiendra à Marseille en octobre 2025, c’est au CREPS de Châtenay-Malabry (92) qu’ils se sont retrouvés les 17 et 18 mai derniers, le temps d’un 1er week-end de préparation physique et mentale.
Cap sur Marseille pour la compétition nationale Worldskills !
La prochaine compétition mondiale Worldskills , se déroulera en septembre 2026 à Shanghai (Chine). La concurrence sera rude. 1 500 professionnels de moins de 23 ans s’affronteront dans près de 70 métiers : boulanger, bijoutier-joaillier, tailleur de pierre… Pour sélectionner les membres de l’équipe de France, les compétitions nationales se dérouleront du 16 au 18 octobre 2025, à Marseille. 3 jours d’épreuves durant lesquelles la délégation francilienne aura toutes ses chances.
À sa tête, Germain Soubrié. Pour lui, le championnat international des métiers est un accélérateur de compétences et de performances. Sur l’estrade de la salle aux larges baies vitrées, baignée de soleil, il motive les participants : « Puisez dans toutes les forces que nous allons mettre en place autour de vous ! »
Faire rayonner son métier et la Région
Cet après-midi-là, 6 tables rondes sont organisées, ponctuées par des conférences animées par des coachs, des anciens compétiteurs et même un kiné. Pour les jeunes, c’est aussi l’occasion de rencontrer les 60 jurés qui vont les accompagner tout au long des Worldskills, parmi eux Caroline Henry, experte et formatrice. L’an dernier, elle a préparé Théo Chiquet, réceptionniste d’hôtellerie, sacré champion de France puis du monde. « C’est une compétition si intense, émotionnellement, techniquement », retrace la professeure de management, spécialité hébergement au lycée hôtelier Guillaume-Tirel à Paris (14e). « Ce sont des ambassadeurs d’excellence. Ils sont soumis à des situations vraiment complexes dans un établissement prestigieux, face à des clients mécontents, joués par des comédiens ».
Dans le sillon du champion, elle soutient cette année « la nouvelle pépite » d’Île-de-France : Justine Rivière, apprentie au Mandarin Oriental Lutetia, un palace parisien : « Je suis très contente de pouvoir participer. Bien sûr, je suis là pour la médaille d’or ! », lance la jeune Francilienne.
Grâce à ce week-end de préparation, je réalise que la compétition nationale à Marseille approche. Je me familiarise avec son organisation et surtout j’apprends à gérer mon stress et la pression.
Marthe-Joselie Durocher étudiante à l’institut de formation en soins infirmiers Camille-Claudel d’Argenteuil
« 5 mois pour atteindre le plus haut niveau »
Espérer monter sur le podium, c’est aussi le rêve de Marthe-Joselie Durocher, 23 ans, étudiante à l’institut de formation en soins infirmiers (IFSI) Camille-Claudel d’Argenteuil (95) : « Je veux vivre cette expérience extraordinaire à fond et n’avoir aucun regret. Je sais que ça va changer ma vie, alors je savoure chaque moment. » Lors des finales franciliennes, elle a décroché la médaille d’or en soins infirmiers. « Grâce à ce week-end de préparation, je réalise que la compétition nationale à Marseille approche. Je me familiarise avec son organisation et surtout j’apprends à gérer mon stress et la pression. »
Même discours pour Alexis Chabod, 20 ans, qui concourt en développement de produits industriels : « On a 5 mois pour atteindre le plus haut niveau. »
Ils ont de l’or dans les mains. Notre rôle, c’est de les accompagner pour qu’ils travaillent sur leurs certitudes et leurs doutes, pour qu’ils puissent développer les meilleures stratégies.
Joël Abati Coordinateur Worldskills pour la Région Île-de-France
Accompagner et transmettre
Atteindre le plus haut niveau, c’est tout l’enjeu de ces week-ends de préparation (2 autres sont prévus en juin et en septembre). Pour cela, le double champion du monde et champion olympique de handball, Joël Abati, endosse le rôle de coordinateur Worldskills pour la Région : « Ils ont de l’or dans les mains. Notre rôle, c’est de les accompagner pour qu’ils travaillent sur leurs certitudes et leurs doutes, pour qu’ils puissent développer les meilleures stratégies. Durant les épreuves, on est face à soi-même. Il faut qu’ils soient prêts », précise l’ancien arrière et ailier droit, qui a porté plus de 200 fois le maillot de l’équipe de France.
L’an dernier, l’Île-de-France a brillé avec 5 médailles mondiales glanées à Lyon. Autour du cou de Lola Rompillon, celle de l’excellence en soins esthétiques : « Ça a été beaucoup de travail, des jours et des jours d’entraînement pour réussir à franchir toutes les étapes. Aujourd’hui, c’est un peu étrange de se retrouver de l’autre côté, là où tout a commencé, mais je suis heureuse de pouvoir transmettre tout ce que j’ai appris », confie la jeune femme qui sera jurée de la compétition nationale des Worldskills cette année.
Les anciens compétiteurs s’accordent tous sur une chose : cette quête d’excellence où l’on donne le meilleur de soi, sans rien lâcher est « une expérience de fou ». Joël Abati le prédit aux jeunes : « Vous verrez, vous ne serez plus jamais les mêmes qu’aujourd’hui. Ce n’est que le début. Et à la fin, on y gagne, tous ».
