Salon du Bourget Du 16 au 22 juin 2025, la Région est au Salon de l’aéronautique et de l’espace, aux côtés d’une centaine d’entreprises franciliennes, dont Prométhée Earth Intelligence. Son objectif ? Permettre d’observer la Terre en quasi-temps réel grâce à une future constellation de petits satellites. Ce qui répond à un enjeu majeur : doter la France de ses propres données spatiales pour une gestion plus sûre et durable du territoire et de sa population. Florence Bonetti, directrice de la communication, nous en dit plus sur les ambitions de cette entreprise employant 70 personnes.
« Rendre la Terre accessible pour tous pour un monde plus sûr et durable », c’est le slogan de l’entreprise francilienne Prométhée Earth Intelligence. Soutenue par la Région, elle sera présente sur le stand Île-de-France lors du prochain au Salon de l’aéronautique et de l’espace de Paris-Le Bourget, du 16 au 22 juin 2025.
À quelques jours de ce grand rendez-vous, nous avons rencontré Florence Bonetti, la directrice de la communication de Prométhée Earth Intelligence pour tout savoir de l’ambitieux projet de l’entreprise.
Rencontre avec Florence Bonneti, directrice de la communication de Prométhée Earth Intelligence
Qu’est-ce qui a présidé à la création de Prométhée Earth Intelligence ?
Florence Bonetti : L’objectif est de doter la France de données spatiales souveraines pour agir en quasi-temps réel face aux défis contemporains, en matière de défense et de développement durable. Prométhée Earth Intelligence a été créé en 2020, avec l’ambition de démocratiser l’observation de la Terre. Nous développons des services pour donner accès à des images de la planète à très haut taux de visite, c’est-à-dire avec une fréquence de prise qui assure un suivi rapide des changements, et, ainsi, guider les actions des pouvoirs publics – et demain, celles des citoyens. Aucune entreprise française n’existait dans ce domaine il y a 5 ans, alors que toute une filière NewSpace française ne demandait qu’à éclore. Mais depuis, un véritable écosystème français se structure : nous collaborons avec plus de soixante entreprises, des fabricants de petits lanceurs comme Latitude aux spécialistes de l’instrumentation scientifique comme Bertin Technologies et Safran. Ce sont plus de 3 000 personnes qui forment ce tissu industriel émergent.
Quels sont les services que propose Prométhée Earth Intelligence ?
F. B. : Nous voulons déployer une constellation de 20 satellites pour survoler l’ensemble des points du globe, plusieurs fois par jour. Notre 1er satellite, « Protométhée », est déjà en orbite et alimente notre plateforme. Nous utilisons aussi les données en open source du programme européen Copernicus et, si besoin, nous achetons des images à des fournisseurs externes. Ensuite, nos experts en géointelligence analysent les données et en extraient des informations. En agrégeant de l’imagerie satellite haute résolution à d’autres sources de données associées à des moteurs puissants d’IA, nous obtenons des cartes très précises pour anticiper et prévenir les catastrophes naturelles ou les menaces portées à la sécurité du territoire : piraterie, pêche illégale, feux de forêt, inondations ou glissements de terrain. Nos services répondent aux besoins de l’État mais aussi d’acteurs privés. À terme, ils seront également accessibles aux citoyens.
Concrètement, comment ça fonctionne ?
F.B. : Prenons l’exemple de l’orpaillage illégal, particulièrement nocif pour l’environnement et les populations. Les méthodes employées pour extraire l’or sont néfastes et polluantes. Elles impliquent déforestation et usage de mercure, polluant sols, rivières, cultures et faune sauvage. Grâce aux données satellites, nous pouvons identifier les zones contaminées et les comportements illicites.
En quoi Prométhée fait un pas vers la souveraineté des données ?
F. B. : Actuellement, la France dépend énormément de fournisseurs étrangers pour obtenir des données satellites en quasi-temps réel. Dans un contexte de crises, ce manque de réactivité est problématique. Prométhée Earth Intelligence veut offrir une alternative fiable, souveraine et en quasi-temps réel. Nous développons des outils simples d’usage pour les décideurs publics, pour savoir où construire, quelle route emprunter en cas d’urgence, identifier la source d’une pollution ou anticiper une sécheresse à l’aide de cartes de vulnérabilité dynamiques régulièrement actualisées et évolutives.
Quelle aide vous apporte la Région Île-de-France ?
F. B. : En novembre 2023, nous avons gagné le projet PRISMES avec la Région, dans le cadre du dispositif i-Démo régionalisé. Ce dispositif aide les entreprises franciliennes de recherche engagées en faveur de l’innovation, de la croissance et de la compétitivité territoriale. En consortium avec l’entreprise Bowen et le laboratoire du Latmos, nous allons développer, par exemple, des services pour la gestion et préservation des réseaux hydrographiques permettant d’anticiper les inondations et de voir comment elles affectent les territoires. Le but : réduire leur impact.
Qu’attendez-vous du Salon du Bourget ?
F. B. : C’est une belle opportunité pour exposer nos services et démontrer que rien n’est compliqué : nous pouvons utiliser les données satellitaires comme nous utilisons quotidiennement Internet. D’autant que le faible coût de notre technologie rend nos services accessibles : grâce à la fréquence élevée des prises d’image, une constellation de petits satellites permet de détecter facilement des phénomènes environnementaux complexes et en rapide évolution. Au-delà de la visibilité, le soutien de la Région Île-de-France envoie un signal fort : il y a un véritable besoin des pouvoirs publics autour de cet enjeu stratégique.
La Région Île-de-France au Salon du Bourget
Accueillant à la fois des fleurons historiques du secteur et de nombreux nouveaux acteurs innovants, l’Île-de-France est une figure de proue de la filière aérospatiale française et européenne. Du 16 au 22 juin 2025, la Région sera présente au 55e Salon international de l’aéronautique et de l’espace Paris-Le Bourget.
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