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tiers-lieu Niché entre les voies ferrées de la gare du Nord, àParis, le Shakirail est un tiers-lieu artistique, solidaire et culturel singulier soutenu par la Région notamment via son Budget participatif écologique. Entre ateliers partagés, résidences artistiques, événements culturels et engagement social, il incarne une autre manière de faire vivre la culture et la nature en ville. Découverte.

À l’occasion de sa « Faites de la nature », dans le cadre de la Fête de la Nature, le Shakirail, un tiers-lieu artistique et culturel situé à Paris (18e), ouvrait grand ses portes au public.

Soutenu par la Région Île-de-France à travers son Budget participatif écologique et solidaire, cet espace atypique de près de 2 000 m² de jardins et d’espaces intérieurs proposait une journée de découvertes autour de l’environnement, de la création artistique et du vivre-ensemble. 

Le Shakirail : un espace hybride entre art et écologie

Occupant un ancien centre de formation de la SNCF depuis 2011, le Shakirail, géré par le collectif Curry Vavart, est un lieu à part. 

Crédit photo : © Région Île-de-France

Derrière ses façades industrielles se déploie une fourmilière d’activités : ateliers bois, métal, céramique, résidences artistiques, salle de projection et de concert, ciné-club, bibliothèque, laboratoire photo, atelier de cinéma d’animation, initiation à la musique verte ou au jardinage… Le tout dans une ambiance apaisante, où se croisent artistes, artisans, amateurs d’espaces verts et habitants du quartier. Le lieu abrite également une biodiversité foisonnante qui cohabite en harmonie avec les occupants du Shakirail.

Je suis un habitué du Shakirail depuis 10 ans. C’est un lieu d’entraide véritablement bienveillant selon moi. L’organisation n’a de cesse de se structurer et faire évoluer le lieu. Ici, on découvre la nature, on l’explore et on passe des moments incroyables pendant les performances d’artistes. Ça nourrit véritablement.

Crédit photo : © Région Île-de-France

Le lieu n’est pas seulement un espace de travail ou de production : c’est aussi et surtout un espace de vie partagé, ancré dans une dynamique communautaire et participative.

On y cultive un jardin, on y expose ses œuvres d’art, on y récolte du miel produit sur place, on y répare son vélo, on y cuisine collectivement, on y apprend des techniques ancestrales d'irrigation pour les plantes, on y croise une multitude d’espèces animales et surtout, on y débat, on y imagine, on y crée, tous ensemble.

Témoignage

Yannick Boulanger, co-référent bénévole du Shakirail

  • Environnement

« Le but ici, c'est de faire et de faire faire. On est plus un lieu de création qu'un lieu de diffusion finalement. On va être aussi beaucoup sur des ateliers d'observation : pour les ateliers plastiques, métal, ou bois, une des choses qui est importante dans la confection, c'est l'observation. C'est-à-dire qu'on apprend beaucoup à juste observer et observer la nature. L’idée, c’est aussi de savoir comment on appréhende la nature. Comment on la laisse faire, et comment on peut l'utiliser aussi. »

Shakirail : un modèle de tiers-lieu soutenu par la Région

La Région Île-de-France, engagée dans la transformation durable des milieux urbains, soutient activement le Shakirail. À travers le Budget participatif donc, mais aussi via ses dispositifs d’aide pour l'urbanisme transitoire (projets éphémères en attendant la transformation de sites). 

Car le tiers-lieu illustrant à merveille la capacité des friches urbaines à devenir des espaces de transitions durables, au profit des habitants.

En intégrant des enjeux sociétaux actuels (inclusion sociale, transition écologique, accès à la culture), le Shakirail réinvente la ville de demain dans un espace intégralement autogéré par des bénévoles passionnés et passionnants.

Crédit photo : © Région Île-de-France

Un tiers-lieu en gouvernance collective

Crédit photo : © Région Île-de-France

Contrairement à des structures plus institutionnalisées, le Shakirail fonctionne sur le mode de la gestion collective. 

Cette organisation en totale autonomie favorise une grande liberté d’initiative et une adaptation continue aux besoins du lieu et de ses usagers. 

Loin d’être un cadre figé, le Shakirail se veut être un espace modulable, ouvert, en constante évolution au gré des idées et des projets de ceux qui font vivre le lieu. 

D’où la multitude d'identités des différents espaces et des projets que l’on rencontre en parcourant le Shakirail, nous immergeant instantanément dans la richesse humaine et culturelle unique de l'endroit. 

Crédit photo : © Région Île-de-France

Rencontre avec

Mathilde Rousselle, coordinatrice du Shakirail

  • Environnement

Le Shakirail, tiers-lieu culturel et solidaire, se distingue par son engagement en faveur de la création artistique, de son action sociale et de la mise en valeur de l’écologie urbaine. À travers l’accueil d’artistes, d’associations et de projets participatifs, ce lieu hybride s’impose comme un espace de résistance face à la raréfaction des espaces verts et culturels en centre-ville. Rencontre avec Mathilde Rousselle, la coordinatrice du Shakirail.

Comment peut-on définir le Shakirail ?

Mathilde Rousselle : Au Shakirail, on se définit comme lieu culturel et solidaire. Le but premier de ce lieu, c'est de donner des espaces de travail à des artistes. On milite aussi qu'il y ait une présence dans l’intramuros parisien, parce que les collectifs d'artistes ont du mal à trouver des espaces et sont de plus en plus éloignés de la capitale, alors que c'est là que se passe la majorité de l'activité culturelle. Par rapport à d'autres lieux gérés par le collectif Curry Vavart, le Shakirail a aussi développé un très fort volet social en accueillant beaucoup d'associations, que ce soit dans des espaces comme la cuisine qui est mise à disposition pour répondre à des questions de précarité alimentaire, ou pour participer à des dynamiques de quartier. On développe aussi des projets, notamment une recherche-action autour du pouvoir d'agir des habitants. Le principe de ce projet, c'est de faire des cartes blanches dans le quartier en constituant des groupes d'habitants à qui on confie le lieu par moment.

Vous avez ouvert vos portes au public pendant plusieurs jours à l'occasion de la Fête de la nature. Quelles thématiques ou valeurs souhaitez-vous mettre en avant à travers cet événement ?

M.R. : L'idée, c'est à la fois de faire une sorte d'éducation à l'environnement qui passe par l'artistique comme outil de médiation, et aussi de faire découvrir des pratiques, qui peuvent être de l'ordre de l'artisanat, ou bien de la création artistique. On invite les personnes à participer aux ateliers pour qu'elles puissent s'approprier des manières de faire tout en profitant d'un moment ludique et créatif. On est également dans une logique d'ouverture du lieu. Ici, c'est une sorte de petit poumon vert qui n'existe pas forcément beaucoup dans l’arrondissement.

Crédit photo : © Région Île-de-France

Quel rôle joue la Région Île-de-France dans le développement du Shakirail ?

M.R. : Le soutien de la Région est essentiel pour un lieu comme le nôtre. Le Budget participatif écologique a principalement permis des aménagements des espaces extérieurs, notamment pour faciliter l’accessibilité. Et puis, sur la partie de l'intérieur du bâtiment, le soutien à l'urbanisme transitoire a permis de participer aux travaux de mises aux normes, à la fois pour établissement recevant des travailleurs et puis l'aménagement d'une salle pour accueillir du public. Au-delà, la Région soutient aussi une activité de production artistique, en permettant d'aménager les espaces. On a une grande capacité d'adaptation, de résilience mais c'est sûr que pour améliorer les conditions d'accueil des travailleurs artistiques, c'est vraiment important qu'il y ait un engagement des collectivités. Par ailleurs, le fait d'être lauréat du Budget participatif, ça montre aussi l'intérêt que portent les habitants franciliens sur la préservation de ce type de lieu.

Crédit photo : © Région Île-de-France

Plus qu'un lieu artistique et culturel, le Shakirail est un acteur engagé des transformations sociales et environnementales. Grâce à son ancrage local et à son ouverture à toutes et tous, il tisse des liens entre les habitants, les artistes et les associations. En faisant dialoguer l’art, la nature et la vie quotidienne, il incarne une culture en mouvement, accessible et porteuse de sens.

Informations pratiques

Adresse
Le Shakirail
72 rue Riquet
75018 Paris
France
Tarif

Gratuit

Entrée libre

Inscriptions aux ateliers sur le site internet

Accès

Métro 12 (Marx-Dormoy)

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