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Avant les Jeux olympiques et paralympiques. En savoir plus

Datant de 1903 et très bien conservé, le site reflète l’importance de la vie théâtrale parisienne de l’époque.

Crédit photo : © Région Ile-de-France, Stéphane Asseline
Crédit photo : © Région Ile-de-France, Stéphane Asseline
Crédit photo : © Région Ile-de-France, Stéphane Asseline
Crédit photo : © Région île-de-France Région Ile-de-France, Stéphane Asseline
Crédit photo : © Région Ile-de-France, Stéphane Asseline
Crédit photo : © Région Ile-de-France, Stéphane Asseline
Crédit photo : © Région Ile-de-France, Stéphane Asseline
Crédit photo : © Région Ile-de-France, Stéphane Asseline

En 1902, l'acteur Constant Coquelin (connu notamment pour son rôle de Cyrano de Bergerac, à la Porte Saint-Martin) décide, après plus de vingt ans à la Comédie Française, de construire une maison de retraite destinée selon ses termes, aux " vieux comédiens à cheveux blancs groupés ensemble dans leur asile fleuri comme les abeilles d'une ruche". 
Son frère cadet, Ernest Coquelin, lui présente l'architecte René Binet (auteur de la porte monumentale de l'Exposition en 1900), qui accepte de la construire dans la commune de Couilly-Pont-aux-Dames, non loin de Paris, sur un terrain occupé par une ancienne abbaye royale cistercienne.
Le projet est financé grâce aux appuis du comédien : les Rothschild offrent 100.000 francs pour l'achat de la propriété et le Président Waldeck-Rousseau prélève 300.000 francs sur les fonds du Pari-Mutuel pour les travaux.
Dans l'esprit de Constant Coquelin, cette maison doit fonctionner de façon autonome et générer des fonds propres. Elle est également pensée comme un lieu de vie idéal pour les comédiens en retraite et doit donc leur permettre de remonter sur les planches si le coeur leur en dit. L'établissement est ainsi conçu comme un vaste ensemble composé de plusieurs édifices comprenant, outre le bâtiment principal d'habitation, deux salles de spectacle (la première pour l'hiver, la seconde en plein-air pour la bonne saison), des bâtiments agricoles et un pigeonnier.

La maison est construite pour soixante pensionnaires. Les trois ailes sont réparties comme suit : l'aile ouest pour vingt femmes, l'aile est pour vingt hommes et le bâtiment central pour dix ménages. L'oeuvre majeure est sans doute le bâtiment de la maison elle-même : les murs sont construits en pierre meulière, très utilisée dans la région, laissée apparente et garnie aux joints de petites pierres colorées qui donnent un aspect lumineux à l'édifice par n'importe quel temps. A cela s'ajoutent d'autres décors et jeux de couleurs : sur l'aile centrale, deux grands médaillons de la frise représentent le coq, emblème du fondateur de la maison, et la chouette d'Athéna, déesse des arts d'Athènes, berceau du théâtre.

Le théâtre de verdure, en attente de restauration, est un des rares exemples de ce type encore en élévation. René Binet lance sa construction en 1905 au sein du parc de 3,5 hectares de la maison, dans le style Art nouveau, qui caractérise son oeuvre et qu'il décline sur l'ensemble du domaine. Un an plus tard, lors de l'inauguration, Les Précieuses Ridicules données pour l'occasion attirent plus de 1500 personnes. L'insolite petite scène, reprenant la forme des théâtres antiques, est ornée de pilliers de style corinthien destinés, entre autres, à porter lors des représentations des tentures à l'effigie de Constant Coquelin : le coq. Nul autre décor pour le comédien qui s'y produira régulièrement devant un parterre bigarré de villageois et de parisiens. Ces représentations permettront d'améliorer la vie quotidienne des pensionnaires de la maison, en assurant une resssource financière non-négligeable à l'institution. Coquelin décidera de lui adjoindre une salle couverte pour assurer la programmation de spectacles toute l'année. 

La maison de retraite est l'une des rares constructions de Binet encore en place aujourd'hui, avec le théâtre de verdure et la sépulture de Constant Coquelin également visible dans le parc. Le site possède également une maison bourgeoise datant du 19e siècle qui deviendra en 1911 le Musée des Artistes ; y subsistent, enfin, quelques vestiges de l'abbaye cistercienne détruite à la Révolution (pavillon, murs d'enceinte, fontaine).
Il s’affiche aujourd’hui comme un site patrimonial atypique et sans équivalent, témoin d’un âge d’or du spectacle et ambassadeur du style Art nouveau.

En savoir plus 
30 avenue Constant Coquelin
77860 Couilly-Pont-aux-Dames
➛ Site Internet de la maison de retraite
➛ Archives de la Seine-et-Marne

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