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Avant les Jeux paralympiques. En savoir plus

A l’occasion de la réunion organisée cet après-midi par la mairie de Paris et la Préfecture de police sur la suppression de la voie de gauche du boulevard périphérique à la circulation générale pour la réserver au covoiturage et aux taxis, la Région Ile-de-France a :

 

1)      Constaté le bilan très mitigé de la limitation de la vitesse à 50 Km/h ;

2)      Tiré 4 signaux d’alarme sur la fermeture d’une voie à la circulation générale pour la réserver au covoiturage et aux taxis ;

3)      Posé des exigences si la mairie et l’Etat décidaient de poursuivre leur projet.

La Région Ile-de-France considère que le bilan de la réduction de la vitesse maximale autorisée à 50 km/h est très mitigé, contrairement aux affirmations de la ville de Paris :

 

-          Sur le bruit, le gain est négligeable : le bruit diminue très faiblement (entre -1,5 et -2,5 dB). La réduction est non-perceptible par de nombreux riverains. L’organisme BruitParif confirme que la mesure est insuffisante pour améliorer la qualité de vie des riverains et que la pose d’enrobées phoniques neuves permettrait, elle, de réduire par 5 le bruit perçu tout en maintenant la vitesse à 70 km/h.

-          Sur la qualité de l’air, le résultat n’est pas exploitable vu qu’il n’y a qu’un seul capteur pour mesurer la qualité de l’air sur le boulevard Périphérique. Il est donc impossible de conclure sur les effets de la mesure ni sur le Périphérique, ni sur les voies de report (autoroutes A1, A3, A4, A6, A13, A86, boulevard des Maréchaux), ni de comparer avec l’évolution tendancielle du parc de véhicules ou d’autres facteurs, comme le chauffage, influant sur la qualité de l’air.

-          Sur la congestion automobile, la baisse existait déjà entre 2023 et 2024 avant la mise en place des 50 km/h et était même supérieure en septembre. Cela relativise beaucoup la baisse observée en comparant uniquement sur les mois d’octobre à janvier. De plus, la circulation sur voiries de report n’ont pas été étudiées.

-          Sur la sécurité routière, l’absence de recul rend impossible toute conclusion définitive.

-          Enfin, la mesure est très mal vécue par les travailleurs de nuit et les artisans. Les Franciliens qui se lèvent tôt perdent en qualité de vie. Un travailleur de Pantin qui doit se rendre en pleine nuit à Issy-les-Moulineaux, perd par exemple 6 minutes à l’aller et au retour. C’est 12 minutes de sommeil en moins et 45 heures perdues sur l’année.

2) Sur le projet de voie réservée du boulevard Périphérique, compte tenu de l’absence de concertation et d’étude d’impact, Valérie Pécresse, la Présidente de Région, tire aujourd’hui 4 signaux d’alarme :

 

  1. Sur le risque d’embouteillages massifs aux portes de Paris, sur les voiries secondaires comme le boulevard des Maréchaux, ainsi que les autoroutes Franciliennes (comme les A1, A3, A4, A6, A13, A86).

  2. Sur le risque de hausse de la pollution de l’air et son déplacement sur les itinéraires de report, y compris dans les rues de Paris. Pour mesurer la pollution, il est urgent et indispensable que Airparif déploie au moins 5 capteurs de mesures au lieu d’un seul sur le Périphérique, et les positionne sur des points névralgiques, comme BruitParif le fait déjà.

  3. Sur l’impossibilité de faire circuler les bus dans de bonnes conditions sur la voie réservée. Les bus devraient traverser toutes les voies de circulation en entrant sur le Périphérique et en sortant, ce qui serait terriblement complexe et dangereux pour tous les usagers.

  4. Sur la mise en danger des usagers des deux roues motorisées, qui circuleraient en interfile, désormais entre la 1ère et la 2e voie ou la 2e et 3e voie.

Les alertes répétées de la Région Ile-de-France n’ont jamais été entendues par la ville de Paris. Face à la volonté de la mairie de Paris de mettre en œuvre malgré ces inquiétudes ce projet, la Présidente de Région Valérie Pécresse met en avant 5 exigences :

 

  1. L’organisation d’une concertation continue avec tous les maires d’Ile-de-France et les Présidents des Conseils Départementaux, pour répondre aux inquiétudes liées à la fluidité de la circulation et aux reports de trafic. Une réunion mensuelle est nécessaire.

  2. La possibilité de désactiver en temps réel la voie réservée en cas de thrombose (ou, au contraire, de très faible circulation la nuit), notamment en cas d’accident, d’aggravation de la congestion, y compris sur le réseau secondaire.

  3. Le caractère expérimental et totalement réversible de cette voie réservée en cas de congestion généralisée. L’expérimentation devrait s’étendre sur 6 mois maximum permettant d’ajuster en temps réel les mesures d’accompagnement et de décider collectivement de sa poursuite ou non.

  4. La présentation à tous les maires d’Ile-de-France et aux Présidents des Conseils Départementaux d’un bilan sous 3 mois (et non 1 an) réalisé par les deux cosignataires de l’arrêté (mairie de Paris et Préfet de Police). Ce bilan contiendra notamment un périmètre élargi, y compris l’ensemble des itinéraires de report, et présentera clairement les limites de l’évaluation (nombre de capteurs, recours à la modélisation). En attendant, la Région Ile-de-France souhaite que la mairie de Paris communique toutes les données que l’Institut Paris Région lui demandera pour alimenter son baromètre du périphérique.

  5. La mesure de l’insatisfaction des usagers et des riverains. La Région Ile-de-France rappelle que 90 % des Franciliens sont opposés à cette mesure. Le Périphérique est pour l’ensemble des Franciliens une infrastructure d’intérêt régional.

En conclusion, la Région Ile-de-France souhaite protéger efficacement les riverains du boulevard Périphérique. Pour cela, elle insiste pour reprendre la discussion avec la mairie de Paris sur le déploiement d’enrobés phoniques et de murs antibruits seuls en mesure de diminuer les nuisances sonores pour les riverains.