Jeudi 25 septembre 2025 - La Région Île-de-France réunie ce jour en commission permanente a attribué son label « Patrimoine d’intérêt régional » à 9 nouveaux sites non protégés en fonction de la qualité de l’architecture et/ou de leur intérêt au regard de l’histoire de l’Île-de-France :

  • Labellisation de la Ferme de Malassise, à Mormant en Seine-et-Marne (77) 

La ferme de Malassise, située sur des terres marécageuses, est une ferme fortifiée dont les origines remonteraient au XIIIe siècle. Parmi les éléments architecturaux remarquables figurent des charpentes imposantes couvrant  les anciennes granges et la porte charretière donnant accès à la cour fermée. Au sein de la douzaine de fermes repérées dans le canton de Mormant, Malassise est l’une des rares à présenter un tel niveau d’authenticité. 

  • Labellisation de la Halle du marché de Nangis, en Seine-et-Marne (77) 

La halle du marché de Nangis a été construite en 1880-1881 sur le fameux modèle des halles Baltard qui, depuis le milieu du XIXe siècle, fait autorité. Sa structure métallique est en effet composée de colonnes de fonte surmontées d’une charpente à lanterneau, conçue comme un « parapluie de fer » dans un souci hygiéniste très marqué. Considérant la disparition rapide des halles métalliques de cette génération du fait de leur remplacement par des halles en béton à partir des années 1930, la halle de Nangis présente un intérêt patrimonial incontestable.

  • Labellisation de l’Eglise Notre-Dame-en-sa-Nativité à Voisins-le-Bretonneux dans les Yvelines (78) :  

Cette église en meulière, majoritairement construite au XVIe s., se distingue par son caractère vernaculaire et par son insertion dans le tissu urbain du cœur de ville. Avec ses deux chapelles, son clocher, ses vitraux du XIXe, milieu XXe et début XXIe, mais également ses décors peints découverts lors d’une restauration en 2017, cette église est très représentative, dans sa simplicité et sa modestie, des petites églises de campagne franciliennes.

  • Labellisation du Colombier de Milly-la-Forêt en Essonne (91) 

Le colombier primitif de Milly-la-Forêt aurait été détruit lors de la guerre de Cent Ans et reconstruit, selon toute vraisemblance, au XVe siècle. Cet édifice est un vestige particulièrement remarquable du passé médiéval de la ville de Milly-la-Forêt. A l’échelle régionale, ce colombier constitue un des rares témoignages de l’architecture vernaculaire du bas Moyen Âge. Il se distingue donc par sa rareté et son caractère d’exemplarité.

  • Labellisation des vestiges du patrimoine Renault, à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine (92) :  

Si l’ensemble des ateliers de production Renault a aujourd’hui disparu à Boulogne-Billancourt, quelques vestiges prestigieux du patrimoine de l’entreprise ont toutefois été conservés. D’une part le célèbre "cabanon" reconstitué à la demande de Louis Renault, en souvenir du montage de sa première voiturette en 1898. D’autre part le bâtiment administratif d'entreprise ("Bâtiment X" puis Pierre Dreyfus) construit à partir de 1919 dont la façade ordonnancée, les éléments de décor néoclassiques, la mise en œuvre soignée et les deux escaliers intérieurs monumentaux (en marbre) traduisent les fonctions de réception et d’appart. Enfin, le label distingue le fameux « Pont Daydé » conçu en 1925-1926 par Bertrand de Fontviolant et réalisé en 1928 par l’entreprise Daydé (ponts de Bir-Hakeim, Notre-Dame, La Roche-Bernard…) pour relier, par le rail puis la route, les ateliers du Trapèze à ceux de l’Île Seguin. Ces éléments doivent constituer les principaux marqueurs physiques d’un parcours mémoriel relatif à l’histoire industrielle, sociale et patrimoniale des usines Renault à Boulogne-Billancourt.

  • Labellisation de la Villa Bourières, de la galerie néogothique et du puits de l’ancien théâtre de plein-air du Parc de l’abbaye de Saint-Maur-des-Fossés dans le Val-de-Marne (94) :

La villa Bourières, la galerie néogothique et le puits de l’ancien théâtre de plein-air du Parc de l’abbaye de Saint-Maur ont été construits entre le milieu du XIXe siècle et au début du XXe siècle sur les ruines de l’ancien monastère bénédictin. À la différence de ces dernières, classées au titre des monuments historiques en 1988, cet ensemble ne bénéficie d’aucune protection ni d’aucune distinction. Les vestiges du théâtre de verdure de Saint-Maur se distinguent non seulement par leurs qualités esthétiques mais aussi par leur rareté. Avec la villa Bourières, ils forment un ensemble indissociable.

  • Labellisation de l’Hôtel de ville de Deuil-la-Barre dans le Val-d’Oise (95) 

Ce bâtiment d’une homogénéité remarquable a été construit en 1935 par l’architecte val d’Oisien Louis Ponsin (1877-1949), formé à l’Ecole des beaux-arts. L’hôtel de ville de Deuil-la-Barre arbore dans tous ses principaux éléments l’élégante monumentalité qui caractérise le style Art déco. Le peintre paysagiste Henri Prosper Wirth (1869-1947) a décoré l’escalier et la galerie de vastes peintures murales décrivant les travaux de la ville et des champs. Fait rare, la salle des mariages, dominée à chaque extrémité par d’imposantes cheminées à gradins en marbre rouge, conserve encore une partie de son mobilier d'origine.

  • Labellisation du Château d’Hérouville avec son studio d’enregistrement à Hérouville-en-Vexin dans le Val-d’Oise (95) :  

Le château d’Hérouville est situé au nord-est de Pontoise, au sein du parc naturel régional du Vexin français. Sa construction remontrait au 2e quart du XVIIIe siècle et est attribuée à l’architecte Pierre-François Godot. Dans la seconde moitié du XXe siècle, le château d’Hérouville acquiert une renommée mondiale sous l’impulsion du compositeur Michel Magne, qui y crée un studio d’enregistrement résidentiel. Avec ce concept novateur, la demeure devient rapidement un lieu de création incontournable pour les icônes mondiales de la pop des années 1970 et 1980 telles que Elton John, David Bowie, Iggy Pop, Pink Floyd ou encore les Bee Gees. Après trois décennies d’abandon, le château d’Hérouville est acquis en 2015 par trois passionnés de musique, qui s’attachent depuis à restaurer l’édifice et à lui rendre sa vocation de lieu de création et d’innovation. Ainsi, le château d’Hérouville est un lieu prestigieux et emblématique pour l’histoire de la musique. 

  • Labellisation du Domaine du Château Blanc à Montlignon dans le Val-d’Oise (95) :

Situé sur la commune de Montlignon au cœur du massif forestier de Montmorency, le domaine dit du Château Blanc se compose d’un vaste parc de six hectares dans lequel se trouvent deux manoirs ainsi que la glacière de l’ancien château. Alors que le manoir du Château Blanc, qui a fait l’objet d’une restauration complète, est dominé par ses élévations en pans de bois et ses toits débordants avec charpentes apparentes, le manoir de la Norée se distingue par un emploi plus systématique de la brique et par l’existence des oriels. En raison de son état de conservation, cet ensemble présente un important intérêt du point de vue architectural et de l'histoire sociale de la villégiature. 

Le label patrimoine d’intérêt régional est décerné aux bâtiments ou aux ensembles non protégés au titre des Monuments Historiques. Le patrimoine labellisé est à l’image de la diversité des patrimoines franciliens : patrimoine rural, industriel, architecture du XXème siècle, cité-jardin, art public, maison d’artiste ou de villégiature. L’octroi de ce label permet la création de parcours proposés aux publics pour une meilleure attractivité touristique de sites souvent méconnus. Le label ouvre des possibilités de financement dans le cadre d’opérations de restauration ou de projets de valorisation. Depuis 2018, 243 labels ont été décernés par la Région Ile-de-France, témoignant du vif succès du dispositif qui vient répondre à une attente de tous les acteurs qui œuvrent au plus près du territoire à sa préservation. 

 

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