La Région Île-de-France a accueilli ce jour les Assises de l’eau agricole, réunissant acteurs de l’eau et de l’environnement, agriculteurs, services de l’État et collectivités. L’objectif était de réfléchir collectivement à la manière dont l’agriculture francilienne peut se préparer à des sécheresses estivales plus sévères à l'avenir. Sans eau, pas d’agriculture.
Mardi 18 novembre 2025 - Le réchauffement climatique affectera l’Île-de-France de manière contrastée. Selon Explore 2, le programme national de référence qui projette l’évolution du climat et de la ressource en eau à l’horizon 2100, les précipitations devraient augmenter en hiver (+22 %) mais diminuer en été (–13 %). L’agriculture francilienne, aujourd’hui peu consommatrice d’eau sera donc confrontée à des sécheresses estivales plus sévères comme à des excès d’eau plus fréquents.
Aussi, la Région se mobilise et annonce l’ouverture dès 2026 de deux guichets FEADER « systèmes hydrauliques » pour soutenir des projets agricoles collectifs ou individuels : irrigation goutte-à-goutte ou par aspersion, retenues d'eau, forages, modernisation des réseaux, pompes, systèmes de pilotage, réutilisation d'eau. Le taux d’aide retenu est de 40 % et le plancher d’éligibilité à 5000 euros.
La Région soutiendra également les Plans Territoriaux de Gestion de l'Eau, chaque fois que nécessaire. Parce que les bonnes solutions se trouvent toujours au niveau local, avec les exploitants qui vivent la réalité du terrain.
Si l’Île-de-France ne se situe pas parmi les régions les plus consommatrices d’eau agricole, les surfaces irriguées y sont en augmentation : + 14 % entre 2010 et 2020. Il est donc nécessaire de préparer l’adaptation du territoire pour maintenir et développer les milliers d’exploitations franciliennes. Et la meilleure solution de stockage, ce sont les nappes. C'est l'eau la plus économique, la plus propre et la mieux protégée de l'évaporation. La Région Ile-de-France plaide donc pour l'innovation, une politique volontariste de recharge des nappes, qui irait de pair avec une réglementation intelligente, réactive, locale, permettant des prélèvements majorés quand les nappes sont pleines.
En parallèle la Région poursuit sa politique de prévention, dont la préservation des sols, mère des batailles, avec le plan Zéro Artificialisation nette et la sanctuarisation de près de 40 000 ha de terres agricoles. Grâce à son plan pour l’adaptation du territoire francilien au changement climatique (PRACC), la Région a désimperméabilisé 463 000 m² de sols et revégétalisé 3,5 millions de m². Et depuis 2016 ce sont plus d’1 million d’arbres plantés, 434 km de haies et 40 km de berges restaurées, mais aussi 380 projets de renaturation de rivières, zones humides, et de gestion du ruissellement, sans oublier l’objectif des « 1 000 mares » pour restaurer les petites zones humides.
Valérie Pécresse, « Oui à une gestion dynamique et non idéologique de la ressource en eau, nous ne pouvons pas calquer le modèle national sur notre région, oui à une différenciation régionale sur la gestion de l’eau. Sans eau, pas d'agriculture ; sans agriculture, pas de civilisation prospère. »
En plus de constituer la plus grande métropole d’Europe, l'Île-de-France est une grande région agricole. Presque la moitié de son territoire est consacrée à l’agriculture sous toutes ses formes et fait vivre près de 4 500 exploitations. Dès lors il est impératif d’agir dès aujourd’hui pour garantir leur pérennité et optimiser les ressources en eau du territoire francilien.
Contact presse : eleonore.flaceliere@iledefrance.fr