Jeudi 24 septembre 2025 - Intervention de Valérie Pécresse, Présidente de la Région île-de-France sur le périphérique
Il y a un an, la Ville de Paris a décidé d’abaisser la vitesse maximale sur le périphérique à 50 km/h.
Ici même, le 11 septembre 2024, nous avions voté une motion contre cet abaissement.
Nous rappelions que le périphérique est un axe névralgique pour l’économie de notre région et pour plus d’un million de Franciliens qui l’empruntent chaque jour.
Nous dénoncions l’absence totale d’étude d’impact sur la qualité de l’air, sur le report de la circulation dans les communes de petite couronne notamment.
Nous soulignions que cette mesure ferait perdre du temps, beaucoup de temps, à la France qui se lève tôt, à ceux qui travaillent de nuit, à ceux qui n’ont pas d’autre choix que de prendre leur voiture pour aller travailler. Et nous affirmions que l’effet sur le bruit serait faible, de l’ordre de 2 décibels seulement, alors qu’avec des enrobés phoniques, on peut diviser par cinq le bruit perçu.
Nous appelions la Ville de Paris à renoncer à son projet. au profit des enrobés phoniques, et proposions que la Région en finance 50% du coût.
Un an plus tard, que voyons-nous ? Exactement ce que nous avions annoncé. Et j’en appelle pour cela aux données de l’Institut Paris Région qui a fait un travail très précis d’analyse :
Les riverains n’ont pas vu de différence notable sur le bruit : en fonction des heures de la journée, le bruit baisse de 0.8 à 2,4 dB. C’est bien mais c’est trop peu par rapport aux bénéfices qu’on pourrait attendre des enrobés phoniques.
La qualité de l’air est impossible à évaluer sérieusement : un seul capteur, des résultats contradictoires, parfois même une explosion des particules, jusqu’à +40 % entre février et juin de cette année.
Les véhicules (thermiques) s’usent et polluent davantage, car plus la vitesse moyenne baisse et moins les moteurs fonctionnent dans leur plage optimale de rendement.
Et surtout, les usagers ont perdu 20 000 heures chaque jour, soit 7,5 millions d’heures par an que les Franciliens auraient pu passer avec leur famille, leurs amis ou au travail. Plutôt que sur le périphérique !
Alors oui, je continue de penser que cette mesure n’est pas assez efficace en matière environnementale et qu’elle est anti- sociale. Les résultats que nous avons obtenus sur la pollution de l’air à l’échelle de toute la région (-40% de la pollution aux particules fines) sont principalement liés aux politiques structurantes que nous menons depuis maintenant 9 ans. Sans idéologie et avec pragmatisme.
Je continue aussi de plaider pour que la région Ile-de-France ait la gestion du périphérique - comme c’est déjà le cas dans quasiment toutes les métropoles européennes - car le périphérique n’est pas une rocade municipale. C’est une infrastructure d’intérêt régional, vitale pour la vie économique et pour des millions de Franciliens.
J'appelle une nouvelle fois la ville de Paris à saisir enfin la main tendue de la Région et à s'engager avec nous à mettre en place des enrobés phonique neufs sur le périphérique pour lutter vraiment contre le bruit et baisser, non pas de 2 db, mais de 7 db les nuissances des riverains.
Il y'a des choix budgétaires à faire et la mairie de Paris ne fait clairement pas le choix de la tranquillité des riverains.
Assez perdu de temps. Place aux solutions gagnant-gagnant pour les usagers du périphérique et les riverains : vraiment moins de bruit, moins de bouchons, et plus de temps pour chacun.