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satellite Nouveau visage français de la propulsion spatiale, ION-X conjugue nanotechnologies et transition énergétique avec un moteur révolutionnaire pour propulser les petits satellites. Soutenue par la Région Île-de-France et l’Union européenne, la start-up s’apprête à passer de la salle blanche à l’orbite spatiale avec une production industrielle à l'horizon. Interview.

À la croisée de l’innovation technologique et de la transition énergétique, ION-X fait partie de ces entreprises franciliennes qui façonnent le futur. Soutenue à différentes étapes de son développement par la Région Île-de-France et par l’Union européenne via le Fonds Île-de-France Réindustrialisation, cette start-up deeptech repousse les limites de la propulsion spatiale à haute performance pour de petits satellites.

Derrière cette technologie de pointe, la start-up fondée en 2021 est le fruit d'une collaboration entre le Centre de Nanosciences et de Nanotechnologies (C2N) du CNRS et le studio de start-up Technofounders. Son objectif ? Fournir des systèmes de propulsion compacts, efficaces et très économes en énergie, adaptés aux besoins croissants des constellations de satellites en orbite basse.

Crédit photo : © Cyril Fresillon/CNRS

ION-X : une technologie révolutionnaire soutenue par la Région et l’Union européenne

Les données issues des satellites font désormais partie intégrante de notre quotidien : elles alimentent nos smartphones, nos services de géolocalisation, nos applications météo et bien plus encore. Pourtant, on s'interroge rarement sur la manière dont les satellites restent en orbite. C’est justement là qu’interviennent des technologies comme celles développées par ION-X.

La start-up francilienne met au point une technologie de propulsion basée sur le principe électro-hydrodynamique. Concrètement, des ions sont extraits d'un liquide conducteur puis accélérés pour produire une poussée continue avec une consommation énergétique minimale. Cette approche révolutionnaire permet d'obtenir des moteurs compacts, efficaces et parfaitement adaptés aux contraintes des satellites en orbite.

En bref, son système de propulsion électrique miniaturisé permet en fait aux satellites d’être lancés à moindre coût tout en réduisant leur empreinte environnementale.

Une solution innovante qui a conquis les investisseurs et les acteurs du secteur aérospatial, qui s'est traduite par une levée de fonds de 13 millions d'euros en décembre 2024. Après le lancement d’un prototype en janvier 2025, la technologie de ION-X s’apprête à sortir des laboratoires et autres salles blanches. 

Les fonds levés permettront d'industrialiser la production des propulseurs, avec un objectif de 10 unités par mois d'ici 2026 et 200 unités par an d'ici 2028. 

Crédit photo : © Cyril Fresillon/CNRS

Témoignage

  • Développement économique
  • Europe

Rencontre avec Thomas Hiriart, co-fondateur de ION-X

Rencontre avec l’un des fondateurs de ION-X, Thomas Hiriart, sur les ambitions, les défis et les engagements de son entreprise.

Pouvez-vous présenter ION-X en quelques mots ?

Thomas Hiriart : ION-X est une société cofondée par le CNRS et le startup studio Technofounders qui développe une nouvelle propulsion pour petits satellites. Plus spécifiquement, c’est notre cofondateur Jacques Giérak qui a développé la technologie de propulsion ionique qu'on utilise pour développer notre moteur et propulser les satellites. Depuis 4 ans, nous sommes basés au C2N à Palaiseau (91), le laboratoire de nanosciences et de nanotechnologies du CNRS et c'est ici que nous développons nos moteurs.

Quelle technologie développez-vous et qu’est-ce qui la rend unique et innovante ?

T.H. : La technologie de nos moteurs repose sur une propulsion dite électro-hydrodynamique. La façon dont cela fonctionne est d'utiliser un champ électrique extrêmement intense à l'apex d'un tissu de nanopointe. Ce champ électrique extrêmement intense nous sert en réalité à extraire des ions de notre carburant. Ces ions, en s'arrachant à une vitesse de plusieurs centaines de kilomètres par seconde, viennent ainsi propulser les petits satellites en orbite basse. L'innovation vient principalement de 3 facteurs. Le 1er, c'est une endurance exceptionnelle ce qui nous permet de propulser un satellite de 50 kg pendant plusieurs années avec une quantité de carburant extrêmement limitée. Ensuite, c'est le ratio entre la poussée, l'endurance et la consommation électrique qui rend notre technologie tout à fait adaptée à notre marché cible des satellites entre 10 et 100k g. Enfin, le 3e facteur différenciant vient de notre carburant qui est un liquide ionique produit en France, non toxique et tout à fait bon marché.

Quel est l’enjeu de la technologie pour l’Île-de-France et l’Europe ?

T.H. : Aujourd'hui, les citoyens européens, français et franciliens utilisent les données satellitaires au quotidien, que ce soit pour des applications de météo, de positionnement, de géolocalisation... Il faut savoir que cette infrastructure satellitaire dépend, pour rester en l'air, de moteurs, de technologies de propulsion. Et ce que nous permettons, c'est à l'Île-de-France, à la France et à l'Europe, de rester à la pointe de ces technologies de propulsion et donc de permettre de garder un temps d'avance sur cette infrastructure satellitaire.

À quels besoins répond le Fonds Île-de-France Réindustrialisation dont vous avez bénéficié ?

T.H. : La Région Île-de-France et l’Union européenne ont participé à notre levée de fonds en décembre dernier dans le cadre du Fonds Île-de-France Réindustrialisation. Cette participation est tout à fait stratégique pour la société puisqu'elle va nous permettre non seulement d'industrialiser le design de notre prototype qui a été lancé en orbite en janvier dernier, mais aussi de développer les équipes de la société, de recruter un petit peu plus largement en Île-de-France et également de se doter de nos premières lignes de production pour pouvoir passer à l'échelle. Nous sommes ravis d'avoir pu bénéficier du soutien à la fois de la Région Île-de-France et de la Commission européenne qui nous permet ni plus ni moins de continuer l'aventure sur plusieurs années, d'étoffer nos équipes et de se projeter comme étant un des leaders du marché de la propulsion dans les prochaines années.

Quelles sont désormais les perspectives de développement de l’entreprise ?

T.H. : Les perspectives aujourd'hui sont de 3 ordres. Tout d'abord technique, nous devons industrialiser le design de notre moteur, pouvoir améliorer sa fiabilité, sa robustesse et ses performances pour pouvoir servir le marché des petits satellites dans les toutes prochaines années. Nous devons également étoffer l'équipe, recruter sur tous nos cœurs de métier pour porter les effectifs de la société à une trentaine de personnes d'ici la fin de l'année 2025 et jusqu'à une cinquantaine de collaborateurs à l'horizon 2028. Enfin la prochaine grande étape, c'est le passage à l'échelle industrielle avec l'installation des premières lignes de production dans une usine en Île-de-France.

En vidéo : ION-X : la start-up francilienne qui révolutionne la propulsion spatiale

L'Europe en Île-de-France

Crédit photo : © Joli Mois de l'Europe

Au quotidien, l’Union européenne agit en Île-de-France en portant et soutenant des projets dans tous les domaines qui touchent à la vie des Franciliens. 

La Région, de son côté, facilite l’accès des porteurs de projets aux fonds européens qu’elle gère. 

 Visiter le site Europe en Île-de-France.

Le Fonds Île-de-France Réindustrialisation

Avec le concours financier de l’Union européenne, la Région a créé le Fonds  Île-de-France Réindustrialisation. Ce fonds d’investissement prend des participations minoritaires dans des startups industrielles innovantes en amorçage ou en phase d’industrialisation. Les entreprises soutenues développent un produit ou service stratégique pour le territoire en faveur de la décarbonation et de l’économie circulaire et envisagent de créer et maintenir leur première usine dans la région. Elles s’engagent également à créer des emplois durables en Île-de-France.

 En savoir plus sur le Fonds Île-de-France Réindustrialisation.

Pour aller plus loin

  • Aide

Fonds Île de France Réindustrialisation

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Le Joli Mois de l’Europe en Île-de-France

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