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Foodtech En réponse aux enjeux alimentaires mondiaux, la foodtech offre des services innovants, tels que la conception d’emballages durables et des alternatives végétales. C’est le cas d’Algama, une entreprise francilienne soutenue par la Région, qui mise sur les algues pour créer des ingrédients qui se substituent aux produits d’origine animale, alliant performance et respect de l’environnement.

Face à une population mondiale en pleine expansion, l’industrie alimentaire se retrouve confrontée à un défi de taille : nourrir durablement une humanité qui comptera près de 9,5 milliards d’individus en 2050. Avec une hausse estimée de 40 % des besoins en protéines et une explosion de la consommation d’œufs – déjà le produit le plus consommé au monde, avec 1,4 billion d’œufs par an –, la pression sur les ressources naturelles et économiques s’intensifie.

C’est pour répondre à cette problématique qu’Algama, start-up francilienne de la foodtech, a été créée il y a 10 ans. 

Son objectif : réinventer l’industrie des ingrédients agroalimentaires en misant sur les propriétés uniques des algues et de différents mélanges à base de plantes. Aidée par la Région grâce à une aide de 600 000 euros via le dispositif Relance Industrie, l’entreprise ouvre à Malakoff (92) un site pilote pour développer ses solutions.

Les algues à la rescousse de l’humanité

Les algues présentent de nombreux avantages. Peu gourmandes en eau, en énergie et en espace, elles sont aussi riches en protéines. Cependant, leurs protéines sont protégées par une paroi cellulaire résistante qui les rend difficiles à exploiter. L’entreprise a donc développé des procédés d’éco-extraction innovants pour allier efficacité et respect de l’environnement.

Algama a d’abord ciblé directement les consommateurs avec des produits finis comme une mayonnaise végétale, mise sur le marché en 2017, ou des substituts de fruits de mer. Depuis 2020, elle a opté pour une approche B2B. Ainsi Algama propose désormais un ingrédient sous forme de poudre, capable de remplacer les œufs dans des recettes de boulangerie et pâtisserie et vendue directement aux industriels.

Une infrastructure pilote financée par la Région

Dans le prolongement des recherches menées dans ses laboratoires parisiens, Algama franchit avec son site pilote des Hauts-de-Seine une étape décisive vers l'industrialisation. Grâce au soutien de la Région, l’entreprise a en effet inauguré en décembre 2024 cette nouvelle infrastructure qui servira à tester et valider de nouveaux procédés, tout en produisant une nouvelle génération d’ingrédients plus performants.

Une avancée stratégique pour Algama, qui pourra ainsi accélérer le développement de ses solutions et renforcer sa position sur le marché de l’alimentation durable. De son côté, en soutenant ce projet, la Région confirme son rôle moteur dans l’accompagnement des entreprises innovantes et le développement d’une économie durable.

3 questions à Ludovic d’Otreppe, directeur général d’Algama

Quel est l’enjeu principal d’Algama ?

Ludovic d’Otreppe : Nous nous engageons à offrir des ingrédients alternatifs à base de plantes qui répondent aux besoins des industriels et des consommateurs, mais aussi de notre planète. Nos solutions doivent donc être performantes et économiquement compétitives tout en restant simples à utiliser. Pour les industriels, cela doit se traduire par une intégration sans modification majeure des processus ou des équipements. Pour les consommateurs, l’objectif est de garantir des produits finaux sans rupture avec leurs habitudes de consommation : même goût, même apparence et même sensation en bouche. Et le tout en diminuant l’impact environnemental.

Quels sont les grands défis pour Algama ?

L. D'0. : Nous avons 2 grands défis. Le 1er : convaincre les consommateurs en proposant des alternatives végétales aussi savoureuses et abordables que les produits traditionnels. Le 2nd : réussir le passage à la production à grande échelle, un cap souvent difficile pour les start-up. Trouver l’équilibre entre innovation et industrialisation est crucial pour rendre les solutions à base d’algues accessibles au plus grand nombre. Le pilote développé avec l’aide de la Région et que nous venons d’inaugurer joue un rôle essentiel dans cette étape.

Que vous a permis de faire l'aide de la Région ? 

L. D'0. : Dans le cadre du programme « Relance Industrie », l’aide régionale de 600 000 euros a été cruciale pour financer nos travaux de recherche, attirer des partenaires privés, et plus spécifiquement pour rendre l’installation d’une bioraffinerie pilote possible en Île-de-France. Pour une petite entreprise comme la nôtre, mobiliser des partenaires pour financer la recherche et le développement est un véritable défi. Grâce à cet investissement, la Région contribue non seulement à notre projet, mais aussi au renforcement de la souveraineté alimentaire et de l’innovation en Europe.

Crédit photo : © Région Île-de-France
Ludovic d’Otreppe, directeur général d’Algama

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