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Avant les Jeux olympiques et paralympiques. En savoir plus

L'Île-de-France est un territoire traversé de nombreux flux et réseaux de transports qui font d'elle l'un des centres névralgiques du pays. Roselyne Bussière, Paul Damm et Nicolas Pierrot, conservateurs en chef du patrimoine, reviennent sur ce maillage territorial exceptionnel dans l’ouvrage « L’Île-de-France, un autre patrimoine ».

L’ouvrage "L'Île-de-France, un autre patrimoine" s'appuie sur 40 années de recherche à l'inventaire général, et invite à découvrir ou redécouvrir les mille et une facettes du patrimoine francilien : ses églises gothiques et ses châteaux Grand Siècle, mais aussi ses aérogares, ses stades, ses cités-jardins et ses villes nouvelles, en passant par ses paysages de bord de Seine ou ses villages de caractère, qui ont inspiré les grands peintres du XIXe siècle. Découvrez tous les mois un extrait de chaque thématique abordée dans l’ouvrage. 

De l'étoile à la toile, les réseaux de transport 

Fermons les yeux et imaginons la carte de l’Île-de- France : monuments, villes, forêts et espaces agricoles émergent d’une toile d’araignée aux spires toujours plus serrées, sans doute l’image la plus universelle de la région capitale. Depuis quarante ans, l’héritage monumental et technique de ces voies d’eaux, routes et chemins de fer est progressivement reconnu comme « nouveau patrimoine ».

« Les chemins doublent la richesse ! » promettaient les mercantilistes au début du XVIIIe siècle. Pour faciliter la circulation des marchandises et des hommes, les ingénieurs des Ponts et Chaussées conçoivent le réseau des routes royales qui « communiquent de la capitale aux extrémités du royaume ». Ils ont l’amour du beau tracé, de la ligne droite et de la stéréotomie. Tranchées, remblais et ponts permettent de franchir les obstacles. Une réussite ? En 1787, l’Anglais Arthur Young s’étonne de la médiocrité du trafic sur les routes royales : « pas le dixième de ce que nous aurions rencontré en quittant Londres à la même heure ! ». C’est qu’il existe deux réseaux : celui des postes et des gens pressés qui voyagent au galop, celui plus encombré des paysans qui vont livrer leur production aux marchés. Sur le fleuve et les rivières cheminent les pondéreux.

Avec l’Empire, le projet stratégique et centralisateur se renforce, vingt-six radiales conduisent aux nouvelles frontières. On programme le chantier du canal de Chelles, on ouvre celui du canal de l’Ourcq, puis de Saint-Denis. La Monarchie poursuit le même effort : les routes trop sollicitées sont améliorées, la canalisation de la Seine en aval de Paris est achevée. Arrive le chemin de fer. En 1842, sous le nom d’ « étoile de Legrand », le schéma du réseau ferroviaire centré sur Paris s’inscrit dans la continuité de l’Ancien Régime. Paris s’offre des gares fastueuses, mais les lignes nationales irriguent peu l’Île-de-France. Tout change en 1865 avec les chemins de fer d’intérêt local : voici les véritables émissaires de l’industrialisation et de l’urbanisation. Enrichi jusqu’à nos jours, l’héritage ferroviaire se compose d’une myriade d’arrêts et de gares (437 dont 399 hors de Paris) aujourd’hui redécouvertes pour leur variété architecturale, mais aussi de matériel roulant, de dépôts, d’ouvrages d’art, de postes d’aiguillages et de « paysages ferroviaires » associant ces éléments à la topographie. Cet héritage de l’ère industrielle dialogue avec celui de la batellerie, canaux, péniches et écluses de gabarit Freycinet, ou bourses d’affrètement.

En 1900, Paris se dote d’un réseau de transport métropolitain. Les entrées des stations dessinées par l’architecte Hector Guimard deviennent rapidement un des symboles de la capitale. Après la Première Guerre mondiale le réseau est densifié et prolongé en banlieue. Dans les années 1960, pour répondre à l’expansion de l’agglomération parisienne, on lance la construction du Réseau express régional (le RER) et la RATP modernise ses stations. Les designers Paul Andreu et Joseph-André Motte en rénovent plus d’une centaine, les dotant d’un nouvel emblème : le siège coque. Depuis 1990 les transports en commun franciliens connaissent une nouvelle métamorphose avec le retour du tramway et le projet du Grand Paris Express (200 km de nouvelles lignes de métro), sous l’autorité régulatrice de la Région Île-de-France. Emprunté par des millions de Franciliens quotidiennement, ce réseau est peut-être le patrimoine le plus partagé mais aussi le plus méconnu de l’Île-de-France.

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Dossier de presse : L'Île-de-France : Un autre patrimoine - Unfamiliar Heritage

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