Le fort de Domont, labellisé Patrimoine d’intérêt régional

L’arrivée du Général Séré de Rivières à la tête du service du Génie de 1874 à 1882 conduit à un renouvellement du système défensif de Paris. Le Général propose la création de deux lignes de fortifications au Nord, au Sud et à l’Est de la capitale pour prévenir d’éventuelles attaques ennemies. Inclus dans cette seconde ceinture défensive, le fort de Domont fut construit entre 1874 et 1878 sur le Plateau de la Croix-Blanche, une butte haute de 180 mètres en plein cœur de la forêt de Montmorency.

Destiné, initialement, à interdire l'accès à la voie ferrée de Beaumont et à surveiller la plaine de France, le fort s’étend sur près de douze hectares. Il peut accueillir une garnison de 1175 soldats et plus de soixante-dix pièces d’artillerie.

Le fort de Domont constitue pendant la Première Guerre Mondiale une place-forte du camp retranché de Paris. Il sert de poste de tir pour la défense contre les aéronefs. Après sa démilitarisation en 1947, le fort accueille un laboratoire de recherches ionosphériques avant de devenir la propriété du Ministère de l’Agriculture. Il est, ensuite, confié à l’Organisation Nationale des Forêts lors de la création de cet organisme en 1964.  

Jusqu’en 1994, date de son rachat par la ville de Domont, il héberge une société industrielle qui utilise les locaux pour des essais sur la radiographie puis un centre de formation à la lutte contre les incendies. Ces deux usages nuisent gravement à sa préservation.

Son emprise foncière exceptionnelle, la lisibilité de son tracé polygonal, la présence d’une tourelle cuirassée Mougin, ajoutée au fort en 1884, ayant conservé son mécanisme de rotation et la machine à vapeur qui permettait de le faire fonctionner; ainsi que son type « à cavalier » font de ce monument un des forts les plus remarquables parmi la série réalisée en Ile-de-France.