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En montant sur le plateau au nord de Melun par la rue du Général de Gaulle, on ne peut manquer le collège Jacques-Amyot, superbe exemple de l’architecture scolaire « Jules Ferry ».

Le collège est bâti sur le site d’un couvent de capucins fondé au début du XVIIe siècle, en périphérie de la ville. Installé là en 1841, l’établissement fait l’objet d’une grande campagne de reconstruction entre 1882 à 1885 afin de répondre à l’augmentation constante du nombre des élèves : moins d’une centaine vers 1840, ils sont 350 en 1882.

Le portail d'entrée, sur la rue du Général de Gaulle. - Crédit photo : © Région île-de-France, S. Asseline, 2003, ADAGP

Notons que ce terme de « collège » ne recouvre pas exactement la même réalité qu’aujourd’hui : l’enseignement dispensé va de la «  classe enfantine », où sont scolarisés des enfants de quatre ans, jusqu’au baccalauréat. A cette époque, la différence avec le lycée ne porte pas sur l’âge des élèves, mais sur l’autorité de tutelle : le collège est administré par la municipalité, le lycée par l’Etat. Par ailleurs, le collège de Melun comprend une section d’enseignement professionnel et la formation est fortement tournée vers les sciences appliquées, avec des excursions scientifiques et agricoles dans les fermes et les usines du département.

Détail du portail d'entrée : blason de la ville de Melun. - Crédit photo : © Région île-de-France
Détail du portail d'entrée : blason de la ville de Melun.- Crédit photo : © Région île-de-France, S. Asseline, 2003, ADAGP
Crédit photo : © Région île-de-France, S. Asseline, 2003, ADAGP
Les deux pavillons à l'entrée du collège, vus depuis la cour d'honneur.- Crédit photo : © Région île-de-France, S. Asseline, 2003, ADAGP

En 1881, la ville lance donc un concours pour reconstruire l’établissement, baptisé « Jacques Amyot » en l’honneur de l’humaniste melunais, traducteur de Plutarque (1513-1593). Le collège est ainsi le premier chantier scolaire de Melun à bénéficier de la formule du concours. Afin de garantir l’anonymat des projets, ceux-ci sont identifiés par une devise, telle que le farouche « Vincere aut mori », ou le républicain « L’instruction fait les citoyens ». Le choix du jury (où figurent notamment deux élèves de Viollet-le-Duc, Vaudremer et Trélat) se porte sur le projet « Pro patria », présenté par l’architecte parisien Jules Touzet, qui devient en 1882 architecte de la ville de Rouen.

Les travaux sont effectués de 1882 à 1885 par des entreprises locales, comme Pradeau pour la maçonnerie, sous la direction de Touzet, qui réalisera aussi quelques années plus tard l’école de la Courtille

Le "Grand Quartier" : façade de l'avant-corps, avec les dates 1841 (installation du collège sur son site actuel) et 1885 (inauguration des nouveaux bâtiments). - Crédit photo : © Région île-de-France, S. Asseline, 2003, ADAGP

Le collège s’organise en deux corps de bâtiments principaux, le grand et le petit quartier, tous deux traités avec monumentalité. Suivant les principes de l’architecture rationaliste, Jules Touzet a joué de la couleur naturelle des matériaux pour orner la façade et en souligner les structures.

Le "Grand Quartier" : façade arrière - Crédit photo : © Région île-de-France, S. Asseline, 2003, ADAGP

Le collège Jacques-Amyot de Melun s’intègre ainsi dans les grands chantiers scolaires de la IIIe République, tels que le lycée Lakanal construit au même moment à Sceaux par Anatole de Baudot.

Détail de la charpente métallique du préau. - Crédit photo : © Région île-de-France, S. Asseline, 2003, ADAGP

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