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Avant les Jeux olympiques et paralympiques. En savoir plus

recherche L’Université Gustave-Eiffel a créé un laboratoire pluridisciplinaire et éphémère sur des travaux de chercheurs en lien avec les enjeux de sortie de crise sanitaire. Grâce à l'appel à projets Smart Lab Paris Region qu'elle a remporté, elle a reçu 1 million d'euros pour mener ses travaux de recherche.

L’objectif de l'appel à projets régional « Smart Lab Paris Region » est de soutenir la création d'un laboratoire de recherche pluridisciplinaire, composé de jeunes chercheurs mobilisés pour 2 ans, sur des travaux en lien avec les enjeux de sortie de crise sanitaire et de résilience du territoire francilien.

En 2020, 3 thématiques prioritaires de recherche avaient été définies :

  • Les nouveaux modes de travail en lien notamment avec l’accélération du télétravail et le numérique,
  • Les impacts éthiques, sociologiques, de santé publique et psychologiques de la crise,
  • Les transports et les mobilités, et notamment l’évolution des usages.

Lability, un projet mêlant sciences humaines et sociales et sciences de l’ingénieur

Dans un premier temps, 6 projets sur les 8 déposés ont été présélectionnés par les membres du Conseil scientifique régional. Au final, l’Université Gustave-Eiffel (UGE), à Champs-sur-Marne (77), l'a emporté avec son projet Lability (Lab for Mobility). 

Le programme, qui a démarré en février 2021, a bénéficié d‘un financement régional de 1 million d’euros.

Il mobilisait une équipe de 9 chercheuses et chercheurs, issus de différentes disciplines mêlant sciences humaines et sociales et sciences de l’ingénieur (économie, sciences de gestion, aménagement, sociologie, informatique, physique). Le programme impliquait 8 laboratoires de l’Université Gustave-Eiffel.

En plus d'une subvention, il a bénéficié d’un accompagnement innovant, de l’apport de données de la Région, de l’Institut Paris Region, d'équipes de recherche et de partenariats socio-économiques.

Bilan des travaux de recherche menés par Lability pendant 2 ans

Lability a permis de produire de la connaissance dans les domaines de la mobilité et des ressources humaines à travers 2 axes de réflexion :

Les risques et opportunités associés au développement du télétravail :

  • Les politiques de recrutement et les inégalités d’accès à l’emploi,
  • Les mutations des pratiques managériales,
  • Les lieux du travail et la coordination du travail à distance,
  • Les pratiques de mobilité.

Les modalités d’une gestion résiliente des réseaux de transport :

  • La prédiction des contaminations dans les lieux de mobilité,
  • La reconfiguration dynamique des réseaux de transport en commun en contexte de crise sanitaire,
  • Le développement de routes dépolluantes,
  • La gestion de l’accroissement des flux du e-commerce.

Les travaux ont montré que si la baisse des mobilités domicile-travail est importante en Île-de-France du fait du niveau élevé de salariés concernés et du rythme hebdomadaire de télétravail, bien supérieurs à ceux observés en province, les télétravailleurs étant peu utilisateurs de la voiture pour aller au travail, cette baisse semble concerner plus les transports en commun que le réseau routier, ayant donc un faible impact sur la décarbonation des trajets. 

Pour aller au travail, il n’a pas été observé de désaffectation massive pour les transports en commun mais des basculements vers le vélo et la trottinette pour les Parisiens.

Le télétravail se fait massivement à domicile, et peu en tiers-lieux, sauf légèrement dans Paris et au besoin dans une résidence secondaire ou un lieu de vacances. 

La diminution de la fréquence des déplacements vers le lieu de travail principal, couplée au recentrage des activités non professionnelles hors du domicile et à une non-utilisation massive de la voiture les jours de télétravail, favorise une baisse de l’usage de la voiture et des kilomètres parcourus en semaine. 

Le positionnement quant aux tiers lieux évolue peu à peu. Les tiers lieux d’activités sont autorisés par 28% des entreprises avec télétravail régulier, 19% d’entre elles proposant une prise en charge (partielle ou totale) pour l’accès à des espaces de co-working ou autres tiers lieux et 44% observent que davantage de leur salariés télétravaillent dans ce type de lieu depuis le début de la pandémie. 18% des entreprises avec télétravail régulier envisagent de développer l’usage de tiers-lieux.

Les travaux ont montré la nécessité de mettre en place de nouveaux modes de management, avec en préalable la reconnaissance du traumatisme qu’a été la crise du Covid-19. Les managers ont besoin de pouvoir articuler cadre et souplesse, clarté et flou, relations avec leur équipe proche et avec l’ensemble de l’écosystème, cela ne peut être de leur seul ressort. Le manager ne résout pas les tensions, il compose avec des tensions contradictoires : besoin d’urgence et de prendre du recul, enjeux individuels et collectifs. La qualité et l’usage des marges de manœuvre sont à penser au niveau de l’organisation pour que les managers en disposent et s’en emparent.

Les managers se sont largement appuyés sur la qualité des relations qu’ils avaient tissées avec leurs équipes auparavant et avec l’écosystème élargi. Or, les réorganisations fréquentes rendent difficile l’établissement de relations durables et de qualité, et le télétravail, s’il reste important, fait perdre en interactions informelles alors que celles-ci sont essentielles au rôle de traduction. La qualité des relations avec le supérieur est aussi un maillon essentiel.

Zoom sur l'Université Gustave-Eiffel

Née en 2020 de la fusion de l’Université Paris Est Marne-la-Vallée et de l'Institut de la recherche européenne sur la ville et les territoires, les transports et le génie civil (Ifsttar), l’Université Gustave-Eiffel rassemble :

  • 1 organisme de recherche,
  • 1 université,
  • 1 école d’architecture,
  • 3 écoles d’ingénieurs.

Le Campus Descartes, à Marne-la-Vallée (77), accueille 80% des personnels et l’essentiel des 17.000 étudiants. 

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