Créée en 2020 durant la crise sanitaire, l’entreprise Vesto est spécialisée dans la collecte et le reconditionnement de matériel professionnel de restauration. Avec l’aide de la Région, cet acteur francilien du réemploi vient de prendre une nouvelle dimension avec l’inauguration, le 12 octobre dernier, d’une nouvelle usine qui permettra à terme la remise en circulation de 80 tonnes de matériel chaque mois.
Journée de l’innovation « Transition écologique » à la Région Île-de-France
Dans le cadre de l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques en 2024, la Région Île-de-France a lancé un plan d’actions destiné à mettre en valeur l’innovation francilienne au service des grands événements sobres et exemplaires en termes d’impact environnemental.
Le 2 février 2024, dans ses locaux à Saint-Ouen (93), la Région organisait ainsi sa 3e édition des Business Meetings sur le thème de la transition verte. Un village de solutions innovantes avec 16 start-up franciliennes, dont Vesto était l’invité, a permis de présenter les innovations écologiques de demain et de faire rayonner l'entrepreneuriat d'Île-de-France.
C’est une aventure qui débute à Romainville (93) en mai 2020. Bastien Rambaud, Wilfrid Dumas et Anne-Laurène Harmel, 3 anciens camarades étudiants d’école de commerce, s’entendent sur un constat simple et évident résumé par Bastien Rambaud, cofondateur de Vesto : « Les poubelles sont pleines, trop pleines, tellement pleines que tout ce qu’on y trouve ne peut pas être bon à jeter .»
Une filière d’excellence née en Île-de-France
Bastien Rambaud, Anne-Laurène Harmel et Wilfrid Dumas
Baptiste Rambaud revient sur les débuts de Vesto : « Nous avions tous les 3 une passion un peu bizarre pour les déchets. Nous étions révoltés par la gestion qui en était faite et nous réfléchissions à des solutions pour limiter leur production. De mon côté, j’avais également travaillé en cuisine et je m’étais rendu compte que le matériel qu’on y trouvait était extrêmement bien conçu, fait pour durer, et que pourtant il ne durait pas. Soit parce que les restaurants fermaient, soit parce qu’ils changeaient de matériels, et bien trop souvent ces appareils étaient détruits et jamais réparés .» L’idée de créer Vesto était née.
Les 3 associés lancent donc leur entreprise pour structurer une filière de seconde main pour le matériel professionnel de restauration, avec en tête l’objectif de faire entrer le réemploi dans les restaurants et les cuisines collectives.
Dès 2021, Vesto est soutenue par la Région à hauteur de 75.000 euros et s’installe dans un atelier de 1.000m² à Romainville (93) afin de développer un prototype de modèle de reconditionnement. Et rapidement, le constat est évident : cela fonctionne et Vesto compte rapidement une trentaine de collaborateurs.
De l’atelier dès débuts à l’industrialisation à grande échelle
Après avoir vérifié que ses solutions fonctionnaient et que la demande était au rendez-vous, Vesto poursuit son développement à vitesse grand V et systématise son process de réemploi. « Nous avons développé une filière qui collecte le matériel partout en France et industrialisé des process de remise en état des machines usagées. Nous aiguillons une partie des machines vers le reconditionnement et l’autre vers le recyclage pour valoriser les matières récupérées », précise le cofondateur.
En septembre 2023, Vesto franchit un nouveau cap en ouvrant sa nouvelle unité de reconditionnement de 8.000 m² dans la petite ville de Compans (77). Réalisée avec un soutien de 250.000 euros de la Région Île-de-France via le dispositif Zéro déchet et économie circulaire, cette nouvelle étape permet à l’entreprise de voir les choses en plus grand. En effet, cet outil industriel flambant neuf a pour objectif de traiter à terme 80 tonnes d’équipements chaque mois, ce qui équivaut à une économie carbone d’environ 10.000 tonnes annuelles, soit l’empreinte carbone de près de 1.000 personnes. Pour y parvenir, Vesto devrait créer 125 nouveaux emplois d’ici à 2026.
La nouvelle usine de Vesto à Compans (77)
Aidée par la loi AGEC de 2022 qui impose aux collectivités un quota d’achat de matériel de seconde main, la société ne cesse de poursuivre son développement. «Grâce notamment aux éco-organismes qui flèchent les collectes de déchets vers les acteurs du recyclage et aux vendeurs de matériel neuf qui doivent récupérer le matériel usagé, nous récupérons un flux grandissant de machines à reconditionner. Une fois notre travail de reconditionnement effectué, nous revendons ces équipements soit aux restaurateurs ou aux collectivités en direct, soit aux vendeurs de matériel neuf qui proposent également des produits de seconde main dans leur catalogue », poursuit Baptiste Rambaud.
Le site Vesto de Romainville en piste pour Paris 2024
Si la nouvelle usine de Compans permet à Vesto de changer de dimension, l’atelier « historique » de Romainville est loin de se trouver au chômage technique. Celui-ci sera utilisé pour reconditionner et stocker du matériel de restauration utilisé lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, durant lesquels près de 13 millions de repas seront servis.
Après cette échéance, le site sera utilisé par Vesto comme lieu de test pour de nouvelles filières de reconditionnement que l’entreprise souhaite développer dans les domaines de la blanchisserie, du froid commercial, de la boulangerie et de l’agroalimentaire.
Avec Vesto, les appareils usagés n’ont pas dit leur dernier mot !
La Région soutient les acteurs du réemploi
Dans la cadre de son dispositif Zéro déchet et économie circulaire, la Région a déjà soutenu plus de 133 opérations pour un montant de près de 9 millions d’euros depuis 2016.
L’objectif de ce dispositif est de permettre de :
- Doubler l’offre de réemploi, de produits reconditionnés ou réparés à l’horizon 2031,
- Contribuer la mise en place de filières industrielles ou semi-industrielles de reconditionnement,
- Créer des emplois pérennes et en insertion non délocalisables.
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