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voiture Énergie renouvelable et bas carbone, l’hydrogène est, pour la Région, une piste d’avenir intéressante pour les mobilités durables. Zoom sur la stratégie en faveur de la filière hydrogène en Île-de-France. Suivi d'un entretien avec Camille-Léa Passerin, directrice du développement chez Hysetco, société soutenue par la Région.

Lancée en 2018, la stratégie Énergie-Climat de la Région Île-de-France fixait des objectifs ambitieux en matière de réduction des gaz à effet de serre, de diminution des consommations énergétiques et de développement d’énergies renouvelables.

Grâce à ses faibles rejets de CO2, l’hydrogène constitue une solution viable pour le développement d’une mobilité bas carbone.

Alors que la Région procède actuellement à la révision de son schéma d'aménagement à horizon 2040 SDRIF-E (qui doit mener à un territoire ZAN/zéro artificialisation nette, ZEN/ zéro émission nette et circulaire), elle a déjà consacré plus de 21 millions d'euros à des projets visant à accroître la place de l’hydrogène au cœur du mix énergétique francilien.

Les chiffres clefs de la filière hydrogène en Île-de-France

  • 19 projets de production et d’utilisation d’hydrogène en cours,
  • 50 stations de distribution d’hydrogène en 2025,
  • 49.000 tonnes d’hydrogène produites par an en 2030.

L’hydrogène, une technologie aux multiples avantages

Les véhicules à hydrogène sont des véhicules électriques sans batterie. Leurs moteurs sont alimentés par une pile à combustible qui produit de l’électricité via une réaction chimique. Le moteur à hydrogène n’émet que de la vapeur d’eau dans l’atmosphère et n’a donc aucun impact carboné.

Autre avantage de taille par rapport à l’électricité produite par une batterie lithium : il suffit de quelques minutes de recharge pour obtenir une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres.

Zoom sur la stratégie régionale

Si aujourd’hui, malgré les avantages de cette solution technologique (énergie propre, grande autonomie, recharge rapide), peu de véhicules fonctionnant à l’hydrogène sont commercialisés, l’offre promet de s’étoffer dans un futur proche.

Pour accompagner cet essor, la Région base sa stratégie sur 2 axes :

  • Le développement d’un réseau de stations de recharge pour répondre aux besoins de mobilité des Franciliens,
  • La production locale et décarbonée d’hydrogène.

À ce jour, la Région a déjà accompagné 11 projets locaux à hauteur de 14 millions d’euros au travers de 2 dispositifs :

Dans le même temps, la Région a renforcé son aide aux PME et TPE pour l'achat de véhicules hydrogène à 15 000 euros pour les voitures et 30 000 euros pour les utilitaires

Un travail est également mené en collaboration avec la Région Normandie et l’État afin d’intégrer un volet hydrogène au futur Contrat de plan interrégional « Vallée de Seine ».

47 nouveaux bus hydrogène en Île-de-France

Île-de-France Mobilités, l'instance organisatrice des transports en commun dans la région, a décidé de renouveler massivement la flotte francilienne de bus pour développer un réseau plus propre et réduire ainsi très fortement les émissions de gaz à effet de serre. Alors qui les premiers bus à hydrogène sont arrivés sur le territoire francilien en 2019, Île-de-France a commandé une cinquantaine de nouveaux véhicules à hydrogène standard pour un montant de 48 millions d’euros, à partir de 2024.

Le Club Hydrogène d’Île-de-France

Aujourd’hui, les freins au développement de l’hydrogène sont notamment liés au cloisonnement des initiatives qui limite la montée en puissance de la filière. Face à ce constat, la Région a créé en 2020 le le Club Hydrogène d’Île-de-France en partenariat avec la DRIEAT , l’ ADEME , France Hydrogène et l’ AREC Île-de-France .

Réunissant des porteurs de projets, des acteurs publics et les acteurs de la filière autour des enjeux prioritaires pour le territoire francilien en matière de mobilité bas carbone, le Club Hydrogène d’Île-de-France rassemble aujourd’hui 105 structures franciliennes ou ayant une activité en Île-de-France.

Tout au long de l’année, il propose des ateliers de travail, met à disposition de tous des outils, des ressources et des données cartographiques pour accompagner les différents acteurs de la filière hydrogène francilienne. 

3 questions à Camille-Léa Passerin, directrice du développement d’Hysetco

Quelle est l’activité d’Hysetco et comment la Région l’a-t-elle soutenue ?

Camille-Léa Passerin : Notre métier est de faciliter l’accès à la mobilité hydrogène pour les professionnels. Nous construisons et exploitons un réseau de stations hydrogène dans lesquelles les véhicules peuvent venir se ravitailler. Nous gérons également une flotte de véhicules hydrogène que nous proposons à la location avec une offre clef en main pour les professionnels. Nous avons par exemple une flotte de 300 automobiles louées pour un usage de taxi en Île-de-France. Courant 2023, nous élargirons notre offre avec des utilitaires. Dès le début, la Région nous a soutenus pour lancer le déploiement de nos stations avec son programme d’aide au développement des énergies renouvelables électriques. 

Comment est produit l’hydrogène utilisé par les véhicules ?

C.-L. P. : Le mode de production de l’hydrogène que nous développons fonctionne sur le principe d’électrolyse. Pour produire l’hydrogène (H2) il faut « casser » une molécule d’eau (H2O) à l’aide d’un courant électrique. Ce qui permet de produire de l’hydrogène, mais aussi de l’oxygène. L’hydrogène est un vecteur d’énergie qui permet, par le processus inverse, de récréer de l’eau et de l’électricité au contact de l’air ambiant. Les véhicules hydrogène sont des véhicules électriques qui, au lieu d’être alimentés par une batterie, sont alimentés par de l’hydrogène. Celui que nous distribuons dans nos stations est sous forme gazeuse.

Quel est le potentiel de cette filière dans les années qui viennent ?

C.-L. P. : Il y a un gros enjeu d’industrialisation pour faire baisser les coûts, que ce soit pour l’installation de nouvelles stations ou le développement de véhicules. L’hydrogène doit devenir une solution complémentaire aux véhicules à batterie. Il est particulièrement intéressant pour les usages intensifs, là où les véhicules électriques classiques ne répondent pas bien aux besoins. Ainsi les poids lourds, les bus, le transport de personnes (taxi et VTC) sont à court terme les marchés pertinents pour la solution hydrogène. 

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